Extrait du journal

avaient pris le café. La douleur était peinte sur tous les visages, et sur les joues de madame Daniel et de Denise ou pou vait voir la trace de larmes mal essuyées. Le comte allait sortir pour se rendre chez le préfet de police. Sa voiture l’at tendait dans la cour, au bas du grand es calier. La porte du salon s'ouvrit, et l’un des domestiques chargés d'annoncer les visiteurs parut sur le seuil. — Qui est-ce t demanda madame Daniel. — Un jeune homme, qui m'a paru être un domestique de bon no maison, désire parler à 31. Mourillon. Le vieillard se leva. — Est-ce qu'il est porteur d’une lettre ? demanda encore madame Hamel. — Je ne sais, madame; mais il a un pa pier à la main. — Voyez, Mourillon, dit le comte. Le vieillard sortit du salon et so trouva dans l'antichambre on face (le François Morel. — Qu’y a-t-il pour votre service, mon ami ? demanda-t-il au jeune homme. En même temps, Mourillon examinait avec attention les traits do François, dont la physionomie ouverte respirait la fran chise et inspirait la sympathie. — C’est à monsieur .Mourillon que j’ai l’honneur de parler t — Oui, mou garçon, je suis monsieur Mourillon. François avait l’air embarrassé et hésitait à parler. — Eh bien ! mon jeune ami, reprit Mou rillon, que voulez-vous de moi ? Qui vous envoie ? Ne craignez pas de parler; il me semble que je n’ai pas une figure à vous faire peur,.. — Oh 1 non, monsieur, et môme vous paraissez un bien digne homme. — Alors, fit Mourillon eu souriant, ex pliquez-vous. — Eh bien! monsieur, je vieus vous prier de vouloir bien me donner l’adresse de mon frère. — Hein, votre frère? — Je me nomme François Morel, mon sieur. Mourillon tressaillit, fit deux pas en arrière et porta ses deux mains à son front...