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La Petite Gironde, 9 juillet 1888

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La Petite Gironde
9 juillet 1888


Extrait du journal

l'escalier. L’idée était ingénieuse. Mais voici la stupidité qui va se montrer. Craignant que, malgré ses précautions, la dégringolade de l’escalier ne parût invraisemblable, la parricide avait cru fort habile de couper un peu de la peau de son père, sur le nez, et d’insérer ce fragment entre deux planches de l'esca lier, pour mieux expliquer que le vieil lard s’était fortement cogne. Cet excès de précaution la perdit. La peau était si parfaitement incrustée qu’on reconnut à première vue qu’il avait fallu un couteau pour l’introduire dans la fente. Et l’histoire, plus récente encore, du garçon de banque voleur. li avait... ou blié de rentrer à la Banque, avec les cent mille francs qu’il avait encaissés ce jour-là. Il écrivit qu’ayant été dévalisé par un passant, il se jetait à la Seine, ne voulant pas survivre à ce malheur. Puis, dans un coin de Paris, bien caché, il mena une vie en apparence misérable, et lorsqu’on le découvrit — car malgré sa lettre la police l’avait recherché — on fut un instant tenté de croire que le cou rage seul lui avait manqué pour se tuer comme il en avait annoncé l’intention. Plus à plaindre qu’à blâmer, semblaitil, il allait être laissé en liberté, lorsque sa maladresse, à lui aussi, le lit prendre. N’avait-il pas eu la sottise incroyable de porter sur lui un plan qui indiquait net tement l’arbre, dans le parc de Vincennes, au pied duquel il avait caché son vol ? Rien ne manquait, les avenues, le nombre des arbres. Ce plan était infail lible. Aussi le voleur fut-il appréhendé, convaincu, condamné d’après son plan. Il dut se repentir d’avoir douté de sa mémoire. Moralité pour tout le monde, dit en terminant son chapitre M. Ulbach : < Il ne faut pas trop de subtilité dans la vie; on est puni souvent, dans ce monde, moins pour les fautes ou les crimes com mis, que pour les précautions excessives qu’on prend de les cachet*. »...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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