Extrait du journal

arbres de la forêt, sc nourrissant des croûtes dures que contenait sa musette de toile. — Bah ! la pitance est maigre, mais l’heure est bonne... Voici enfin le mo ment de ma vengeance arrivé! Il répétait avec des éclats do voix, des intonations bizarres ; — Ma vengeance !... ma vengeance !... Et il disait encore : — Ah ! mon fils !... Pour mon fils, que ne ferais-je pas ? Je parle de vengeance, et j’ai le cœur plein d’amour, d’affection, de bonté !... Il y a donc une justice pour les malheureux, les vagabonds, les chiens errants, nous, les chemineaux des rou tes, les pauvres que la loi a jetés hors la vie, loin de la société, du bonheur, do l’honneur, de la famille !... Et des larmes brûlantes lui montaient alors aux paupières. Vers le soir du troisième jour, il vit s’illuminer la chapelle du château, cons truite au milieu du parc. Sous le chœur de cette chapelle s'étendait une crypte, où une double rangée de tombeaux con servaient les cendres des ancêtres de M. de Marzac. Avant de descendre les cercueils dans la crypte, on avait coutume de les laisser exposés quelque temps dans la chapelle, éclairée d.e cierges et de torches, pendant que veillaient auprès du défunt les pa rents, les domestiques du château, et des religieuses psalmodiant les prières des morts. Cette fois, cependant, la mise en scène funèbre n’était pas si imposante. Quelque chose manquait. Les amis de la famille étaient venus dans la journée; mais ils s’en étaient allés vers le soir, laissant le corps seul, 4 la garde de FrancôsJe valet de chambre....