Extrait du journal

— Le vieux comte? — Dans quelques instants, il aura cessé d’être dan gereux. — Qui donc alors ? — Celui qui vient. — Allons donc ! fit le plus jeune, nous sommes deux et II est seul ; il arrive confiant et désarmé, et nous sommes pré venus, et 11 y a à cette panoplie deux bons poignards qui ne nous trahiront pas. En parlant ainsi, il marcha d’un pas ferme vers un fais ceau de diverses armes qui ornait le salon. Arrivé là, il se saisit de deux poignards à lame serpentine et bien acérée, et il eu essaya la pointe à l’épiderme d’un de ses doigts, qui se perça comme sous l’acérité pénétrante de l’aiguille la plus fine. — Ce sont de bonnes lames bien trempées, dit-il, prends et fais comme moi. Son complice prit le poignard, dont il serra le manche avec une énergie fébrile. — Et, maintenant qu’il vienne, ajouta le premier, nous sommes prêts A le recevoir. — Sans doute, mais il ne suffit pas de tuer, il faut enore que l’on ne puisse soupçonner l’assassinat. — Tu as raison. — Que faire ? . - Tais toi... On vient. — Ecoutons! Les deux hommes prêtèrent l’oreille. La grille venait de tourner sur ses gonds rouillés avec un grincement aigre et prolongé. Un homme en franchit le seuil, et on entendit bientôt son pied qui faisait craquer le sable et l’allée du jardin. 11 vient, murmura l’un des deux assassins ; si nous hé sitons, c’est fait de nous t ne l’oublie pas. — J’ai peur. — Prends gare»....