Extrait du journal

çaise, et même j’ose ajouter qu’il n’y au rait rien de plus dangereux qu’un succès apparent de ce genre. Supposons, pour un instant, que tous ces dithyrambes d’amis maladroits soient exacts et que la France, après avoir joué un rôle décisif dans la première phase, se prépare à exercer à Paris une influence prépondé rante sur la marche des négociations. Qui ne voit à quels périls l’exposerait celte prétention? Le moindre risque que l’on s’expose rait à courir par une intervention active serait de mécontenter les Etats-Unis et do refroidir leur amitié qui, ne saurait nous être indifférente. Et, d’autre part, imagine-t-on quo do sc mêler directe ment aux négociations d’un traité qui va coûter si cher à la fierté espagnole, ce soit le sûr moyen d’obtenir la gratitude de ce peuple généreux? Quelle erreur ce serait là! Il est infiniment plus probable, parce que cela est plus conforme à la nature, qu’un jour ou l’autre, l’Espagne cherchera un bouc émissaire et qu’elle choisirait aveccomplaisance pour ce rôle ingrat le pays qui se serait mis, de gaîté de cœur, dans cette liquidation. En vé rité, il faudrait un peu songer à tout cela et no pas tailler, aux dépens de la vérité, à ses amis dos succès personnels qui pourraient coûter si cher à la France. Un peu plus de discrétion, s’il vous plaît! Francis DE PRESSENSÉ....