Extrait du journal

lions sénatoriales si les règles parlementaires conservaient aujourd’hui quelque autorité, nous ne nous faisions pas l’ill usion de croire que la conduite de M. Buffet serait conforme aux pi incipes. A otre confiance — si confiance il y avait eu n aurait pas tardé à subir une complète déception. Il résulte, en effet, des renseignements qui nous parviennent sur la dernière séance du Conseil des ministres, que M. Buffet paraît moins que jamais disposé à déposer son portefeuille. Bien mieux, l’honora ble vice-président du Conseil songerait déjà à prendre ses précautions contre l’échec nouveau dont le menacent les dispositions peu équivo ques manifestées par les groupes prépondérants de l’Assamblée au sujet de l’état de siège. Après une molle résistance, M. Buffet aurait consenti à ne pas poser là-dessus la question de cabinet. L’abnégation de cet inflexible autoritaire est méritoire et prudente- Il renoncera à garantir militairement la « sérénité » des élections ; il ne demandera pas le vote de confiance, trop assuré qu’il est de la réponse. Il ne nous eût assuré ment pas été désagréable de voir M. Buffet rendu dès à présent aux loisirs qui lui permet tront de lire le rapport de M. Savary, mais nous ne dédaignons pas l’assurance de la levée générale de l’état de siège, et cette rançon du maintien deM. Buffet au ministère n’est pas pré cisément faite pour nous affliger. L’Assemblé^ nationale verra si elle juge à propos d'accepter cette façon d’en user avec le régime parlemen taire. Quant à nous, ce n’est plus vers l’Assem blée de Versailles que nous portons nos regards, c’est vers le pays. Les électeurs, nous en avons la certitude, réservent à M. Buffet un vote de défiance, une mise en demeure de céder la place, après lesquels il aura peine à faire la sourde oreille. Les élections générales ! voilà, en effet, la grande, l’unique préoccupation. L’Assemblée nationale a couronné sa carrière, et elle a ou vert en même temps la marche des élections par ces scrutins sénatoriaux dont les derniers résultats sont impuissants à atténuer la portée. Monsieur l’évêque Dupanloup, passé à l’état de fiche'de consolation, ne nous préoccupe guère. Le premier mot a donc été dit, êt très bien dit;...