PRÉCÉDENT

La Petite Gironde, 23 octobre 1905

SUIVANT

URL invalide

La Petite Gironde
23 octobre 1905


Extrait du journal

avec toi, elle l’aura avec moi. J’ai tout de suite cent mille francs à dépenser pour elle. Je lui meublerai un petit hô tel dans le quartier de Courcelles ; elle aura chevaux à l’écurie, voitures sous lu remise, une femme de chambre, une cui sinière, un cocher, un valet de pied. Je ne parle pas des toilettes et. des bijoux ; tu sais que je m’entends à cela et que j’aime le beau... Je ne cacherai pas Ma rie, moi ; j’en serai fier et je mettrai mon orgueil à la mener partout, à lu faire voir. — Voilà de beaux projets, répliqua Maxime, souriant tristement ; seulement ils ne se réaliseront point. — Pourquoi non ? — Je connais Marie, mon cher, je la connais bien. Avec elle tu perdras ton temps et tes peines. Tu ne réussiras pas. — Nous verrons bien ! — Tu ne réussiras pas, te dis-je. Tu te tromperais du tout au tout si tu pensais que Marie a quelque ressemblance avec les Margots, les courtisanes, et que lu ; perspective du luxe pût l’éblouir et trou bler sa raison. Si bien que tu saches t’y prendre pour offrir, elle, n’acceptera rien de toi, absolument rien ! » Tu sais comment elle t’a. reçu une première f*is ; si tu as la hardiesse de revenir sur ce que tu lui us proposé, si tu te permets de lui parler de tes pro jets, elle ne te répondra que par un dé dain superbe, et tout ce que tu pourras obtenir d’elle — si tu ne l’as pas déjà, -ce sera son mépris. — Allons donc, elle est femme ! — Oui, Raoul, elle est femme ; mais elle n’est pas une femme comme les au tres, c’est-à-dire comme celles à qui tu voudrais qu’elle ressemblât. En elle, que de dignité et de fierté ! Tu ne te doutes pas de la délicatesse qu’il y a dans son coeur, de tout ce qu’il y a de véritable grandeur dans son âme ! » Je me maris, ma mère le veut, l’exi ge : la rupture s'imposait. Je devais ce 1 sacrifice à la jeune fille à nni ie v»is...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • martelly
  • simiane
  • loubet
  • herbert spen
  • de rosamont
  • molière
  • saqui
  • nietzsche
  • kant
  • merelli
  • bordeaux
  • france
  • paris
  • espagne
  • angleterre
  • charente
  • dumas
  • meilhac
  • orsay
  • loire
  • théâtre des arts
  • thomson
  • la république
  • m. i
  • lear
  • m. i.
  • p. b.
  • union postale
  • spectateur militaire
  • écoles de santé