Extrait du journal
Fin du budget de la marine. — Le budget des finances.— Un discours de M. Rouvier C’est le citoyen Jaurès qui est au fauteuil Êrésidentiel. On continue la discussion du udget de la marine. Sur le chapitre relatif aux constructions neuves, M. Amédée Reille prononce un interminable discours. Après di verses observations, tous les chapitres sont adoptés. Le budget spécial de la caisse des invalides de la marine est voté très rapidement, et on aborde la discussion générale du budget des finances. M. Janet so préoccupe du cours de la rente et des retraits de fonds aux caisses d’épargne. M. Rouvier intervient, et dans un très beau discours établit la situation finan cière du pays. Voici une analyse de sa déci sive démonstration : On me questionne sur la baisse des rentes, gu* les retraits des fonds des caisses d’épargne. La baisse de nos rentes est due à des causes di verses. Tous les fonds publics d’Europe ont subi une dépréciation. Voilà la cause générale à laquelle la France seule ne pouvait se flatter d’échapper, car les divers marchés sont solidaires par une loi que je comparerais volontiers à celle des vases com muniquants. Je n’ai pas à rappeler notamment l’énorme con sommation de capitaux faite par la Grande-Breta gne pour une cause que tout le monde connaît. Le crédit s’est resserré. De juin 1902 à ce jour, la Rente française e baissé de 3 franos, le Consolidé anglais de 11 francs, le fonds allemand de 2 fr. 60, le fonds russe de 2 francs. Notre fonds national aurait dû éprouver des dé préciations moindres si, à cette cause générale, ne s’étaient ajoutées des causes particulières. Le déficit du budget a été une de ces causes, les retraits des caisses d’épargne en ont été une autre, car on a pu redouter que ces retraits ne nous obligent à jeter sur le marché des paquets de rentes. L’ardeur des polémiques politiques y a égale ment contribué. La lutte des partis a pris un caractère exceptionnellement acerbe. Des efforts ont été faits, non pas ici, je le reconnais, mais dans des milieux moins scrupuleux, pour exagérer la défiance. Et je fais tout de suite une constatation conso lante ; une partie de ces couses a disparu ; le défi cit, qui du reste était dû eu partie a l’expédition de Chine, a disparu. Il atteignait l’an dernier 120 millions. Il y a cette année un excédent de 70 millions. Nous sommes rentrés dans la période des plus-values. Notre trésorerie s’est fortifiée dans ses res sources. J’arrive ici à une question incidente que m’a posée M. Janet : Y aura-t-il un emprunt ? Il est toujours délicat de répondre à une telle question. Cela dépend moins du ministre des finances que de la politique suivie par la Chambre. Actuellement, je puis dire : « Non, il n’y aura pas d’emprunt. » Nous avions, hier soir, en caisse, 248 millions ; les bons du Trésor ne figurant plus que pour 150 millions au lieu de 400 millions. Il y a une ombre à ce tableau : ce sont les obli gations à court terme. Il y en a pour 383 millions avec un amortissement infime de 1 million par an. J’ai le choix de ne pas faire d’emprunt. Mais, je le répète, c’est la politique financière des Cham bres qui l’évitera. Si vous me refusez les ressources nécessaires, y compris les garanties d’intérêt, si vous m’obligez a émettre 40 ou 45 millions encore de ces obligations à court terme, personne ne peut se flatter que vous ne serez pas acculés à un emprunt. Il dépend de vous de féviter, et je remercie M. Janet (l’appeler sur ce point les méditations de la Chambre. Il faut un amortissement, non pas d’un million Îar an, mais sérieux, de ce fonds de 383 millions. 1 faut faire rentrer les garanties d’intérêt dans le budget normal. Si grand que soit notre crédit, il y a un moment — et le directeur du mouvement des fonds le sait bien — où au cours de cet exercice, nous avons senti un peu de résistance. Il aurait fallu rele ver le taux de l'intérêt pour continuer le placa^ ment du titra sur un marché arrivé au point fit saturation. Donc, et en résumé,pas d’emprunt si la politiqw est prudente. (Applaudissements.) Reste la question des caisses d’épargne, C’est U misère qui provoque les retrait#, dit )£...
À propos
La Petite République française – puis socialiste de 1898 à 1905 – fut une feuille républicaine à cinq centimes lancée en 1876 qui connut un succès relatif dans les premières années de la Troisième République. Satellite de La République française de Gambetta, les deux publications deviennent indépendantes en 1878 avant que la diffusion du journal ne s’amenuise à la mort de ce dernier en 1882.
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