Extrait du journal

n’avait été par eux autorisé : la presse natio naliste n’en persévéra pas moins dans ses vertueuses indignations. Or, mercredi dernier, M. Gaston Méry.afin de faire la démonstration de la prétendue légèreté avec laquelle sont données les appro bations, prit un malicieux plaisir à nous lire les citations que voici, d’un volume adopté, disait-il, dans les écoles de la ville de Paris : « Marie est la consolatrice des affligés... « La grâce de Dieu nous rend plus forts pour faire bien... « La générosité et la bonté de Dieu sont in finies... « Dieu est notre père et nous sommes ses enfants. « L’Eglise peut révoquer ses lois ; elle peut changer ses coutumes... « Avec quelques pains, le Sauveur nourrit plusieurs milliers d’hommes... « C’est Dieu qui distribue à son gré aux misérables mortels les biens et les dis grâces... « Dieu aime ceux qui donnent avec joie... « Efforçons-nous de plaire à Dieu... » Vou» pensez avec quel enthousiasme iro nique la droite accueillait cette lecture. Ah ! ah ! s’esclaffait M. Alpy, ravi de l’excellent tour. Et tous nos pieux édiles de se tenir les côtes à cette preuve manifeste de l’incohérence républicaine. Or, voici que bientôt les rires s’éteignirent à droite et s’élevèrent au contraire de notre côté. D’abord parce que M. Bédorez venait d’af firmer — et cette affirmation ne pouvait être contredite— que l’ouvrage en question n’était point autorise, et que la mention inscrite sur sa couverture constituait un faux impudent. Ensuite parce que nous apprenions — ô surprise — que ce livre aux sentences édi fiantes, si rempli d’invocations à Dieu, à la Vierge et aux saints, que cet ouvrage écrit par un croyant, par un saint homme, par un fils soumis de notre sainte mère l’Eglise,était le même, vous entendez : le même que celui dénoncé jadis pour immoralité par la Libre Parole. Oui, c’est cet auteur si dévot, ce glossateur de livres saints, qui dans une seconde partie racontait le moyen d’éviter l’entôlage et de s’offrir toutes les joies les plus profanes avec le moindre risque. Tout commentaire affaiblirait la portée de ce savoureux incident, et nous laissons à nos lecteurs le soin de conclure. Henri Turot....