Extrait du journal
Assurément, parmi les fonctionnaires publics de la chambre actuelte, il y en a beaucoup dont la conduite est irréprochable, qui remplissent leur mandat avec loyauté et désintéressement,~ qui n'ont demandé !es suffrages des électeurs que par amour du bien public et sollicitude pour le pays. Moins que personne nous sommes disposés à méconnaitre les services qu'i!s ont rendus, et les honorables qualités qui les distinguent. Mais pour ceux-là, nous ne sommes nullement inqui ëts. Ils resteront dans la chambre et conserveront leur mandat. Ce n'est pas quelques.mille francs de plus ou de moins qui peuvent exciter ou attiédir leur zèle. Ils puisent ailleurs leur dévoument, et ce sont de tout autres motifs qui les déterminent. Nous ne pensons donc pas que la mesure prise en considération aujomd'hui puisse les atteindre, et c'est ce qui nous rassure sur les conséquences de ce vote. Au surplus, ce n'est pas une opinion définitive que nous exprimons ici, c'est .une première impression. Mais s'il se pouvait que ce vote eût des dangers que nous n'eussions pas aperçus tout d'abord, ce serait, pour nous et pour tous les membres du centre qui ont été impressionnés comme nous, une raison de plus de blâmer l'inconcevable impassibilité que le ministère a gardée durant tonte cette discussion. La question était assurément assez grave; elle touchait d'assez près le gouvernement pour que celui-ci pût se croira obligé de dire ce qu'il en pensait. Mais non, nous avons vu M. Dufaure, M. Duçhâtel et plusieurs de leurs collègues rester aussi tranquilles, aussi indnférens sur leur banc, que s'ils eussent assisté à un débat d'intérêt local. M. Vivien a seul, et bien faiblement, défendu la cause des fonctionnaires. Pourquoi le ministère ne l'a-il pas secondé s'il partage son opinion? Pourquoi, s'il est d'un avis contraire, n'est-il pas intervenu pour élever au moins la question et ôter à la proposition ce caractère d'ostracisme mesquin que semble lui donner l'initiative dentelle émane? En aucun cas, on n'est jm gouvernement pour se ,taire et s'amoindrir. Que n'a pas dit la coalition contre les ministères qui laissent flotter les chambres sans direction, et se mettent à la suite de leurs mobiles volontés au liou de leur donner enx-mëmes une impulsion décisive? Toutes ses critiques ne retombent-elles pas aujourd'hui sur te cabinet sorti de son sein? Certes, s'il y avait une occasion où il fût du devoir du gouvernement de prendre la parole, c'était bien celle-ci: car, dans une question de ce genre, les fonctionnaires attaqués devaient se trouver mal.a l'aise pour se défendre. La politique, le bon goût; toutes les convenances, exigeaient que le ministère, chef naturel de la hiérarchie administrative.épargnât cette nécessité à ses subordonnés....
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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