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La Presse, 12 mars 1841

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La Presse
12 mars 1841


Extrait du journal

Là, bien peu de jours auparavant, cette terre noire était un gazon, ces fantômes noirs des arbres, ce soleil,un dieu d'espérance Séraphine était là.Joyeuse aimait profondément; l'amour avait pris en lui l'exaltation de tous ses enthousiasmes passés, et maintenant il amassait tout ce qu'une ame forte peut contenir de douleurs. Me voilà donc seul, dit-il, seul avec l'abattement d'un homme revenu de toutes.Ies ambitions. Je voudrais mourir aussi, mourir On mettra sunnon tombeau tous ces insignes de noblesse et dans mon linceul mes bijoux les plus précieux; mes portraits seront chamarrés de ces décorations, de ces colliers de tout ordre ;'je garderai mon nom, je serai toujours dans la postérité le duc de Joyeuse. Ëh bien non de par le ciel, je veux secouer tout cela je me ferai moine j'entrerai dans un cloître, non dans un ordre. fastueux, mais dans un des ordres.mendians, et dans le dernier de tous Je détacherai ces croix, ces dorures, ces écussons; je dépouillerai mon nom, mes titres je jetterai aux pauvres ma fortune, j'arracherai de moimême tout ce que je déteste je serai un nouvel être obscur, ignoré, qui ne saura plus que pleurer et prier....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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Données de classification
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