Extrait du journal

M. Anatole de la Forge me répond que M. le général Boulanger aurait dit à des rédacteurs du Figaro et du Gaulois que des amis d'Angle terre et d'Amérique lui avaient envoyé des sommes d'argent pour l'aider à soutenir sa campagne électorale. Le Général aurait donc reçu de l'argent de l'étranger. M. Anatole de la Forge sait fArt bien que la locution « recevoir de l'argent de l'étranger » a, dans la langue politique, une portée toute différente ; qu'elleest équivalente à « commettre une trahison nationale » et qu'on a guillotiné, eh 1793 et en 1794, des Français accusés de ce crime. Aussi bien, du reste, insinue-t-on entre les lignes que l'étranger qui soutient le général Boulanger, c'est l'Allemagne. Mais il paraît que M. de"la Forge fait seule ment allusion, dans rappel de son comité, à des souscriptions particulières d'amis habitant l'étranger. En 1870, il aurait donc écrit, en parlant des cent mille francs de M. Cernuschi, alors Italien, que le Comité antiplébiscitâire recevait de l'argent de l'étranger. Je pense qu'il est utile d'avoir prié l'hono rable président du Comité central de préciser sa pensée. Quant à la liste des amis qui soutiennent de leur bourse la campagne patriotique et natio nale du Général, le public a, nous l'assurons, beaucoup moins d'intérêt à la connaître que la répartition par M. Floquet des fonds secrets, c'est-à-dire de l'argent des contribuables, pour l'élection du 19 août, et en ce moment pour l'élection de Paris. G. L....