Extrait du journal

Nous assistons depuis quelques jours à une véritable levée de boucliers contre les prix littéraires, qui, en se multipliant à l'infini rabaissent lp noble jeu des lettres. D'aucuns assurent en outre qu'ils ont perdu de leur moralité première en raison des combinaisons commerciales auxquelles ils donnent lieu de la part des éditeurs. La Société des Gens de Lettres a la pre mière protesté contre la multiplicité de ces prix en même temps qu'elle s'est élevée contre l'exploitation commerciale qu'on en a fait. Le comité de la Critique Littéraire vient de son côté d'imiter la Société des Gens de Lettres en protestant contre les mêmes abus et en supprimant son pris annuel. Nous avons interviewé à ce sujet quel ques-uns de nos écrivains les plus connus. Voici leurs réponses : M. Gustave Gefîroy — Votre question est embarrassante ! Evidemment, il y a du vrai dans tout cela. L'abus en tout est une mauvaise chose. Pour mon compte, je vais vous dire que je ne suis pas contre les prix litléraires t 1° parce que je fais partie crime société chargée d'en dé cerner chaque année ; 2° parce que je trouve qu'ils sont utiles eux jeunes écrivains qui ont besoin d'être -aidés. Pour ce qui est du reste, je n'ai pas assez approfondi la question pour me (prononcer en toute équité. • M. A bel Hermani — Je suis tout à if ait hostile aux prix litté raires. Vous avez vu que le Comité de la Critique vient de supprimer son prix de 1.000 francs. Si j'avais pris part au scrutin, j'aurais voté dans ce sens. D'autre part-, la Société des gens de lettres s'est élevée contre l'exploitation èhontée que certains éditeurs font des iprix littéraires. La Société dos gens de lettres rie peut pas sup primer les prix qu'elle donne, car elle a reçu des legs à, cet effet, mais en protestant con...