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La Presse, 17 février 1922

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La Presse
17 février 1922


Extrait du journal

Cç n'est pas seulement pour les hommes que les temps sont durs. Les bêtes, les pauvres bêtes que nous .avons arrachées au - désert et à la forêt, pour notre distraction, souffrent cruellement d.e la vie trop clière, et si elles pouvaient parler, nous pouvons 'imaginer quels reproches elles nous fera-iint de les avoir « civilisées ». Fendant la guerre nous avons littérale ment laissé mourir de faim les hôtes de nos ménageries officielles ; il fut même question de les abattre, de les dépecier et de les livrer à la consommation publique. Ils trouvèrent heureusement des défen seurs, et l'odieux projet fut abandonné. Aujourd'hui, la situation n'est guère plus favorable. On ne parle pas de manger les bêtes du Jardin: des Plantes, mais on nie leur donne pus une nourriture suffi sante, ce qui équivaut pour elles à une agonie prolongée. , NouSi avons signalé ici même, à plu sieurs reprises, la grande misère du Jar din des Plantes. M. 'Man.gin, directeur du Muséum qui a imploré pitié pour ses bê tes et demandé des crédits en rapport avec les besoins de ses pensionnaires, n'a pas encore obtenu satisfaction. l,e budget qui est alloué à ses services est manifestement insuifffisant. Soyons bons pour les Animaux Aussi, a-t-on accueilli avec joie à la di rection du Muséum, la nouvelle d'après la quelle la Chambre des députés a voté hier, par 456 voix contre 20, un projet de loi sur lequel le Sénat va avoir à se prononcer et qui institue un droit d'entrée .pour la visite des galeries, ménageries et collections du Muséum d'Histoire Naturelle, et une taxe sur les permis de peindre, dessiner, photo graphier et cinématographier. En acquittant ce droit, dont le chiffre n'est pas encore fixé, mais qui, croyonsnous savoir, ne dépassera pas un franc, le visiteur fera une bonne action ; il don nera dé quoi manger aux bêtes qui n'o.it pas demandé à être emprisonnées dans les cages officielles de la capitale. D'autre part, notre Muséum pourra peut-être, grâce à ces subsides, tenir son rang dans le monde et ne plus mendier. Ajoutons que l'entrée restera gratuite les jeudis, dimanches et jours fériés ; l'accès c|s jardins sera libre, évidemment."...

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La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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