Extrait du journal
dre la messe. Ce n'est pas obligatoire dans la semai ne, mais cela ne peut jamais faire de mal; après cela vous me permettrez de déjeuner, et nous irons en suite faire un tour de promenade ensemble si vous le désirez. — Nous entendrons la messe, répondit Léonce; mais aussitôt après, nous vous emmènerons déjeu ner avec nous dans la campagne. — Vous y déjeunerez fort mal, observa vivement le curé, à qui cette idée parut plus sérieuse que tout ce qui avait précédé. On ne trouve rien qui vaille dans ce pays aussi pauvre que pittoresque. — Nous avons d'excellent vin et des vivres assez recherchés dans la caisse de la voiture, reprit Léon ce. Nous avions donné rendez-votis à plusieurs per sonnes pour aller manger sur l'herbe, et chacun de nous devait porter une part du festin. Mais comme toutes ont manqué de parole, excepté moi, il se trou ve que je suis assez bien pourvu pour le petit nom bre de convives que nous sommes. — A la bonne heure, dit le curé, tout à fait décidé Je vois que vous aviez une jolie partie en train, et que sans moi elle serait troublée par l'embarras de ce dangereux tête-à-tête. Je ne veux pas vous la fai re manquer, j'irai avec vous, pourvu que ce ne soit pas trop loin ; car je ne manque pas d'affaires ici. Il plait à l'un de naître, â l'autre de mourir, et c'est tous les jours à recommencer. Allons, avertissez votrt dame ; je cours à mon église . — Eh bien 1 donc, dit Sabina, qui, en attendant le retour de Léonce, avait pris un livre dans la poche de la voiture et feuilletait Wilhelm Meùter. J'ai cru que vous m'aviez oubliée, et je m'en consolais avec cet adorable conte. — Je l'avais apporté pour,vous, dit Léonce, je sa vais que vous ne le connaissiez pas encore, et que c'était la lecture qu'il vous fallait pour le moment. — Vous avez des attentions charmantes ; mais que faisons-nons ? — Nous allons à la messe. — L'étrange idée 1 Est-ce en me faisant faire mon salut que vous comptez me divertir ? — Il vous est interdit de scruter mes pensées et de deviner mes intentions. Du moment où je ne por terais plus votre inconnu dans mon cerveau, vous ne me laisseriez rien achever de ce que j'aurais entre pris. — C'est vrai. Allons donc à la messe ; mais que vouliez-vous faire de ce curé T — Eh quoi, toujours des questions, quand vous sa...
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
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