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La Presse, 21 septembre 1925

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La Presse
21 septembre 1925


Extrait du journal

Ah ! sans doute, il y eut des convaincus, des illuminés, des apôtres qui, sans tenir compte de l'élément humain, des passions humaines, crurent qu'il était .possible de transformer, de fond en «omble, en quelques jours, un vieil état social, et d'imposer la fraternité en ce monde, le partage équitable, la justice universelle. Ce fut, de tout temps, l'erreur de révolutionnaires. Plus de privilèges. Tous les hommes égaux dans ia liberté. « Vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tout le monde et que la terre n'est à personne », avait écrit Jean-Jacques, dont s'inspira Karl Marx. Evidemment,c'est un beau rêve, mais ce n'est qu'un rêve. L'instinct de propriété n'en demeure pas moins enraciné au coeur des hommes, ét il faut rendre la nature responsable d'avoir créé ceux-ci: avec des facultés et des dons inégaux. Tout ce que nous ?pouvons tenter, c'est de diminuer 8a souffrance, de protéger le faible, de combattre les abus, d'améliorer enfin la condition humaine. Ce doit être l'oeuvre lente du progrès et de la civilisation. Mais faire surgir, du: jour au lendemain, comme par enchantement, un état social absolument nouveau, c'est une utopie que trop de malheureuses expériences, au; cours Ses siècles, ont condamnée....

À propos

La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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