Extrait du journal

sein, de son enseignement, de son principe. Alors seulement aussi la liberté sera féconde et prudente et sage et sûre, quand elle écou tera les conseils du christianisme. Mais elle ne les écoutera guère aussi longtemps qu'elle les croira venus d'un cœur ennemi, d'une bouche amère, d'une volonté franchement ou hypocritement hostile. C'est la religion seule qui peut modérer les écarts de la liberté ; et ce n'est qu'en tendant la main à la Liberté que le catholicisme peut modérer ces écarts. Or, comme il est aussi impossible de prévoir désormais une société sans liberté, qu'un gouvernement avec les folies de la liberté, on comprend l'importance attaohée par nous à l'alliance du seul pouvoir qui peut donner la sagesse à la liberté; La question du Libéralisme est donc sociale et politique, tandis que celle de l'Infaillibilité est surtout théologique ou philosophique i C'est ainsi la première qui devrait préoccu per la presse. Nous voyons qu'il en tourne autrement, et c'est la seconde qui inquiète l'opinion. Cela tient surtout à la moutonnière docili té de notre esprit public. Il subit d'abord l'influence du bruit. Or, ce sont naturelle ment les théologiens qui font le plus de bruit à propos du, concile, et l'opinion suit les théologiens; elle s'inquiète des théories théologiques, où elle n'entend rien, et elle subit l'impulsion théologique, qui ne la re garde guère, où elle n'a qu'un petit intérêt. Pour la théologie, la question de l'infaillibi lité étant primordiale, longuement discutée, offrant de forts arguments en tous sens, éga lement défendable en logique et en histoire...