Extrait du journal
ce qu'il avait fait, dans sa longue carrière, terminée eh 183/i; JosephMarie Jacquard, plus qu'octogénaire, s'est endormi avec la conviction d'avoir opéré une de ces révolutions qui ne coûtent point de larmes, point de sang, et dont l'humanité entière recueille les fruits. La Grande-Bretagne) ne fut pas la dernière à.s'emparer de l'inven tion de Jacquard; mais en dépit de tous les efforts des Anglais, malgré l'immense puissance qui résulte dë l'esprit d'association, si générale ment répandu parmi eux, l'avantage, dans cette lutte industrielle, est toujours resté aux fabricants lyonnais. Que la lutte soit courtoise, que l'or britannique ne vienne pas séduire nos dessinateurs et nos contre maîtres én les décidant à abandonner les rives de la Saône pour celles de la Tamise; que surtout ce même or ne fomente pas de coupables dissentions dans l'intérieur de Lyon, nos manufacturiers n'auront point à redouter une concurrence qui a déjà dévoré des millions de li vres sterling. En 1825 et 1826, il se manifesta dans les manufactures anglaises de soieries une crise industrielle si terrible, que le gouvernement bri tannique voulut connaître les sources du mal, et établit une enquête. La chambre des communes chargea de ce soin une commission devant laquelle parurent des fabricants, des chefs d'atelier, de simples ouvriers tisseurs. Unanime fut leur langage, tous s'accordèrent à proclamer l'invincible supériorité de Lyon. Au moment où cette grande, cité souffre par suite de diverses cir constances malheureuses, où de sanglantes collisions ont i'elâché les antiques liens qui unissaient le fabricant et l'ouvrier lyonnais, où sub sistent peut-être encore quelques germes de ressentiment, résultat d'in justes préventions, de déplorables souvenirs qu'il faudrait effacer; dans un moment d'épreuve, il nous semble utile de rappeler les aveux qui retentirent devant la commission anglaise : ces aveux, arrachés à des bouches rivales par la force de la vérité, ressemblent à une victoire racontée par des vaincus en présence de leurs vainqueurs. Or, il y a là de quoi rapprocher le fabricant et l'ouvrier lyonnais, de quoi les réu nir étroitement dans une commune émotion d'orgueil satisfait. Voici comment s'exprimait un chef d'atelier auglais qui avait voyagé en France, qui avait été admis dans l'intérieur de nos manufactures, avec cette bonhomie, cette facilité de rapports, cette absence de toute précaution in'quisitoriale, qui caractérisent à un si haut degré l'hospi talité lyonnaise : _ « C'est à la négligence de ce qui peut êlre considéré à bon droit » comme le principe de la prééminence de l'industrie française, qu'on «doit principalement attribuer notre infériorité. Jusqu'au moment où » l'échantillon de l'étoffe est exécuté, les Français, à mon avis, ont un...
À propos
La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.
En savoir plus Données de classification - napoléon
- willmar
- huart
- pein
- etranger
- lyon
- france
- paris
- strasbourg
- tamise
- saône
- londres
- vendôme
- rome
- bruxelles
- société nationale
- écoles d'art
- école des beaux-arts
- école de saint
- la république