Extrait du journal

LETTRES MIN AGENT L'AFFOLEMËNT A LA PRÉFECTURE Les brigades centrales. — Le zèle simulé. . M. Caubet et les oasseurs de sucre Laissez-moi d'abord vous adresser tous nos re merciements, en mon norp et au nom de mes col lègues, pour avoir bien votflu publier les renseigne ments que je vous ai transmit?. Je vous disais que vous ne seriez pas démentis, et vous voyez que j'avais raison. Je fais œuvre de justice en vous envoyant ces quelques lettres, et l'effet ne pouvait manquer de s'en faire sentir. Aujourd'hui, branle-bas.général à la Préfecture. C'est une course effrénée dans les vastes escaliers et dans les couloirs de la caserne de la Cité. L'affolement à la Préfecture De tous les côtés, les garçons de bureau courent en portant des notes de service de bureau à bu reau. Les sonneries, timbres et sonnettes des chefs de bureau, font an carillon assourdissant. Les agents se regardent, clignent de l'œil, se poussent le coude. Nous rions sous cape, car nous voyons bien que c'est.là l'effet de nos révélations. . J'entends dire tout bas que chaque officier de paix des cinq, brigades centrales a convoqué ses brigadiers et sous-brigadiers. On veut à tout prix savoir qui je suis, et com ment je suis renseigné. Peut-on compter sur les hommes, oui ou non ? Les brigadiers et sous-brigadiers simulent un grand zèle. Pas de démenti Si on nous défend de lire les journaux, je vous en informerai. Je dois vous dire, toutefois, que nous lisons la Presse, mais chacun chez soi. Il y a huit jours, deux mille agents lisaient votre journal ; aujourd'hui le nombre de vos lecteurs aug mente ; dans quelques jours, après le succès du Général, tous les agents le liront. Personne n'a encore répondu aux questions po sées dans mes précédentes lettres ; voyons si je se rai plus heureux aujourd'hui. Tous les agents savent qu'il nous est alloué 200 francs d'indemnité de loyer à chacun. (Indemnité votée par le Conseil municipal). Une question gênante Nous touchons chacun 46 fr. 25 par terme pour le loyer ; total 185 fr. par an. Où passent dont les autres 15 francs ? ? ? Le frère Caubet nous honorera-t-il d'une réponse? Nous eh doutons fort, car elle serait difficile. . Et tenez, il me vient un souvenir qu'il faut que je vous dise. Et sur ce point, vous n'aurez aucun démenti. Beaucoup de hauts fonctionnaires, soit du cabibinet, soit à la police municipale, savent et n'ont pas oublié le bruit qui courait lors de l'arrivée de M. Lozé à la préfecture. . M. Lozé venait d'Amiens avec des intentions plu tôt belliqueuses que pacifiques. Il fallait un préfet à poigne et pouvant. tenir téte au Conseil municipal. On parlait déjà beaucoup du général Boulanger. Les casseurs de sucre Le f.*. Caubet, renseigné par sa section des cas seurs de sucre, se vit perdu, car il était sur le point de lâcher l'assiette au beurre. Pour sauver sa situation il cria, à la fête de la Bastille au Champ-de-Mars, où se trouvaient MM. Floquet et Lozé : A bas Boulanger I à la stu péfaction de l'assistance. Interpellé par le directeur Je la Lanterne, qui se trouvait derrière lui, il fit cette réponse qui en veut dire long pour qui connaît le personnage : — Je n'aime.pas le gouvernement des. prêtres et des soldats. Le bras droit du Polonais Lacroix, le grand ami de Maret, aime surtout le gouvernement des tripoteurs, des pots-de-vin, des abus de toute sorte, des injustices inqualifiables dont sont victimes ses su bordonnés. Le vote de dimanche Et nous autres, agents exploités jusqu'à la der nière des limites, nous qui faisons partie, non des mécontents, mais des très mécontents, nous ne vote rions pas dimanche pour le Général 1 Nous préparons en silence nos bulletins et nous irons aux urnes comme un seul homme. Vive Boulanger ! Un agent de Floquet. Nous prions notre dévoué correspondant de vou loir bien nous indiquer les mesures prises pour la journée de dimanche....