Extrait du journal

FRANCE. PARIS, 17 AVRIL. Depuis deux jours , le bruit s’était répandu que Madame la du chesse de Berry, ne pensant pas avoir perdu , par ses malheurs , le droit de continuer à secourir les malheureux , s’était hâtée , le jour même où elle apprit la nouvelle de l’invasion du choléra à Paris , d’envoyer sa modeste offrande. On ajoutait que M. de Châteaubriand avait été chargé par la princesse de l’honorable mission de transmettre au premier ma gistrat municipal le denier de la veuve. L’on admirait ce tact exquis, ce sentiment délicat de certai nes convenances , en quelque sorte indéfinissable , que montrait la mère du duc de Bordeaux en choisissant pour son mandataire un homme qui., avec une position assurément bien nette et bien connue , a cependant, et, peut-être lui seul en France , l’heureux privilège de pouvoir s’adresser à toutes les opinions sincères , sans craindre d’en blesser aucune. Nous devons au Messager la satisfaction d’être officiellement informés de la réalité de ces bruits. Nous lui devons aussi quel ques lignes de M. de Châteaubriand. C’est un ample dédomma gement des paroles trop peu françaises dont s’était servi ce jour nal en faisant connaître l’action bien naturelle assurément, mais aussi bien française de Mme la duchesse de Berry....