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La Quotidienne, 20 avril 1841

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La Quotidienne
20 avril 1841


Extrait du journal

reste, si simple et si caractéristique,qu’il suffit de l’énoncer pour en comprendre la portée et pour établir la différence entre le gou vernement précédent et celui d’aujourd’hui. I n second fait moins connu, mais qui n’en est pas moins exact pour cela, c’est l'or gauisation immédiate d’une colonie européenne en Algérie, pro jetée par la Restauration. Le cercle de Boue était désigné pour cette entreprise, et au moment même (commencement d’août 1830) où l’amiral llosamel obtenait la soumission du bey de Tunis, on entrait déjà dans l’application d’un vaste système de colonisa tion sur le point indiqué. On connaît les causes de la non-exécu tion de ce projet. Depuis ce temps, dix gouverneurs se sont succédé, chacun avec des vues différentes, et peut-être quelques-uns sans \ nos aucunes, parce que le gouvernement lui-même ne savait ce qu’il voulait. Que pouvait devenir la conquête dans de pareilles con jonctures? Tout au plus un effrayant absorbant pour le budget, un tombeau pour nos soldats. On a constamment guerroyé sans coloniser, et le pays a toujours été administré comme si on avait dû le quitter le lendemain. Cependant, on sait depuis long-temps que sans colonisation, c’est-à-dire sans l’exploitation régulière cl permanente du sol, l’occupation devient un problème à peu près insoluble. Car notre séjour en Urique ne constitue, en définitive, ni une occupation, ni ujte domination qui offre des chances de durée et la perspective d’une possession régulière cl pacifique, lin rationnelle de toute conquête légitime. Outre les motifs politiques qui ont pu engager le gouvernement à jeter une si longue incertitude sur le sort de l’Algérie, il y a une autre cause qui maintient l’instabilité et la prostration dans ce pays : c’est l’incapacité des agens qui président à ses destinées ; nous entendons moins parler ici des gouverneurs que des fonction naires de l’administration centrale. Ainsi, quand on songe qu’un avocat qui ne doit son avancement qu’à la versatilité de ses opinions est chargé plus spécialement de la plus gigantesque fondation du temps présent, on ne doit plus s’étonner qu’une administration livrée à de pareilles mains, n’offre qu’une série de faits avortés. Où Al. Laurence aurait-il pris des idées de colonisation, où puiscrait-il même des inspirations qui lui donneraient quelque initia tive ? Le monde gouvernemental et administratif est trop occupé d’intrigues politiques et parlementaires pour qu’il puisse donner quelques loisirs aux plus graves itérêts du pays. Aussi qu'est-il arrivé? On n’a rien fait depuis dix ans pour la colonisation de l’Al gérie ; on ne s’en est pas occupé, quoiqu’on sut très bien que sans elle la possession devenait de jour en jour plus difficile, quoiqu’on eût depuis long temps acquis la conviction que les indigènes étaient tout à fait impropres à de semblables entreprises. Il a fallu...

À propos

Publié d’abord sous le nom La Quotidienne en 1792, ce journal royaliste est l’organe principal de Joseph-François Michaud. Historien des croisades, ce dernier est d'abord républicain, puis devient royaliste par hostilité à la Convention. Ces revirements firent changer le journal de nom plusieurs fois durant la Révolution, l’Empire et la Restauration avant de retrouver, en 1814, son titre initial. En 1815, le journal devient la Feuille du jour.

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