Extrait du journal
Circulaire adressée par M. le ministre de l'intérieur a MM. les préfets. Paris, le 2 janvier 1832. Monsieur le préfet, le décret du 29 décembre dernier, concernant les cafés et le» cabarets, doit être pour vous l’objet de l’attentjon la plus scrupuleuse; plus une loi fait une part large à l’arbitraire dans une question qui touche aux intérêts publics et aux intérêts privés, plus les fonctionnaires chargés de l’appliquer doivent y apporter de soins, de conscience et de dévouement. Il importe donc essentiellement que vous vous placiez, pour son exécution, au point de vue qui en a dicté les dispositions. Vous avez deux écueils à éviter. Sacrifier l’intérêt public, transiger avec le désordre dans la crainte de molester quelques individus, c’est manquer au plus saint des devoirs, c’est compromettre le repos et le salut des honnêtes gens, c’est continuer à mettre en œuvre ce système de faux libéralisme qui a conduit plusieurs fois la France à deux doigts de sa perle. Porter injustement ou légèrement atteinte à la propriété privée, ce serait méconnaître un droit sacré et livrer au discrédit les actes de l’administration publique, que vous devez, an contraire, faire respecter en leur conservant toujours un caractère de justice et d’impartialité. C’est dans celle juste mesure , monsieur le préfet, que doit s’exercer votre action tout à la fois protectrice et répressive. Lorsqu’il s’agira d’autoriser l’ouverture d’un des établissements mentionnés au décret, n accordez celle autorisation qu’a près un examen minutieux et à des individus dont les antécédents et la moralité vous seront suffisamment garantis. S’il s’agit de la fermeture d’un établissement existant, hors le cas de dangtr public, soyez très-circonspect ; avertissez d’abord le propriétaire par écrit ; avant de sévir, entourez vous de preuves et de renseignements certains; consultez la gendarmerie, les com missaires de police, les maires, les juges île paix, les sous-préfets; surtout tenez-vous en garde contre les dénonciations qui seraient le fruit d’une cupide et jalouse concurrence ; mais, quand vous serez suffi-ammeiit éclairé, agi-sez résolument cl avec l’assurance que donne l’accomplissement d'un devoir à remplir envers la so ciété. Les cafés que l’on transformerait en clubs ou foyers de propa gande politique, les cabarets qui deviendraient le rendez-vous des repris de justice, d’individus tarés, vivant de prostitution et de vol, devront être impitoyablement fermés. Vous traiterez avec la même sévérité les établissements où l’on débiterait des boissons falsifiées ou altérées, cl d’une nature à nuire à la santé du peuple. Le code pénal prononce contre ces délit* pernicieux des peines qui n’ont pu y mettre un frein. L’art. 2 du décret vous donne le pouvoir de taire fermer un établissement après une seule condamnation pour infraction aux lois cl régle ments spéciaux. S’il vous est démontré que la falsification est laite sciemment, qu’un établissement condamné réalise des bénéfices illicites aux dépens de la santé des pauvres gens , suppritnez-le sans hésiter. Pénétrez vous , monsieur le préfet, des instructions , qui ont pour objet de vous faire b;en co maître la pensée de haute moralité et île prévoyance qui a dicté le décret du 29 décembre; que l'ad ministration accomplisse énergiquement son devoir, afin que les populations voient toujours en elle la personnification de la puis sance qui féconde et développe les éléments du bien, qui pour suit et frappe sans pilié le principe du mal. Agréez , monsieur le préfet l'assurance de ma considération distinguée. Le ministre de l’inférieur, A. de M0IINY....
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptise le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu’à sa disparution en 1902, Le Messager du Cher.
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