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La République française, 1 avril 1909

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La République française
1 avril 1909


Extrait du journal

Ce qu’il y a de particulier dans le dis cours de M. Briand, c’est qu’il faut croire que personne n’y comprend rien, puis que tout le monde se demande ce qu’il a voulu dire. Des commentateurs, appartenant de près ou de loin à l’Académie des ins criptions et belles-lettres, se sont réunis pour examiner le texte mystérieux et ne sont pas encore arrivés à s’entendre. — M. Briand,a dit l’un,a certainement annoncé le dépôt d’un projet de loi obli geant les patrons à donner la moitié de leurs bénéfices à ceux qu’ils emploient. — Il n’y a, a répliqué un autre, rien de pareil dans le discours. Il y a simple ment cette assertion que si les ouvriers devenaient propriétaires,ils seraient très respectueux de la propriété. Si grave que soit cette assurance, on pourrait en trouver trace dans nos meilleurs au teurs, et dans l’un d’eux qui ne passe pas pour un esprit subversif : j’ai nom mé M. de La Palice. — Plus je relis ce document, dit un troisième, plus je demeure convaincu qu’il ne renferme qu’une vérité, c’est que nous avons tous la goutte. — Je vous demande pardon, fit un autre ; il y a encore autre chose que vous n’apercevez pas, parce que vos lu nettes sont mauvaises. Il y a qu’il n’est rien tel que d’avoir la goutte pour se porter le mieux du monde. Un cinquième intervint : « Ce n’est pas tout. Il y a encore qu’il faut employer la force sans violence et la douceur sans faiblesse. » — M. de La Palice, déjà nommé, avait déjà dit qu’il ne fallait jamais ôter son chapeau sans se découvrir la tête. — Nous avons aussi l’amoureux de Pontoise, qui nous a appris que mieux valait la nuit que l’absence du jour. Ces choses ne sont point nouvelles. — Messieurs, étudions encore. Peutêtre finirons-nous par trouver la véri table signification d’un discours auquel tout le monde a applaudi, bien que per sonne n’y ait rien compris. — Peut-être est-ce pour cela qu’on en a été satisfait. Il perdra sans doute aux explications que nous en donnerons....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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