Extrait du journal
Méru, 30 mars En prévision de nouveaux troubles, le pré fet de l’Oise, M. Meunier, s’est installé à Méru. 11 a à sa disposition cent gendarmes et trois escadrons de dragons. Si de nouveaux incidents ne se sont pas produits dans la matinée, il n’en est pas moins manifeste que le mouvement gréviste s’étend. Plusieurs membres du comité confédéral de la C. G. T. sont sur les lieux ; ils ont pris la direction du mouvement. Les grévistes, qui ne comprenaient jus qu’ici que les ouvriers en boutons de nacre, cherchent à entraîner dans leur mouve ment les ouvriers boutonniers en os, ce qui donnerait une extension considérable à la grève. Les commissaires, en arrivant à Méru, ont immédiatement commencé une enquête sui tes pillages qui ont eu lieu chez MM. Doudelle et Medard ; plusieurs témoins ont été entendus et il est probable que des arresta tions seront prochainement opérées. Ce matin, le préfet de l’Oise a lait placar der un arrêté par lequel, en vertu de la loi de 1881, il est interdit à la population de sta tionner, de former des attroupements, non seulement à Méru, mais encore dans tous les villages atteints par la grève. Les grévistes qui lisent cette affiche avec attention la commentent assez vivement.Ils disent que cet arrêté est une provocation. Les distributions de bons de pain, de sou pes, se font régulièrement, et ce matin les grévistes de Méru ont commencé l’exode des -infants. Plusieurs de ces derniers ont été en voyés dans des villages où la grève ne sévit oas. Une entrevue retardée Méru, 30 mars L’entrevue qui devait avoir lieu ce matin entre les délégués ouvriers et les délégués patronaux est encore retardée à demain. M. P rat et, secrétaire de l’Union syndicale des ouvriers boutonniers, a déclaré en effet qu’il n’était pas encore en mesure de pré senter les revendications des ouvriers. A Saint-Crépin Méru, 30 mars. Saint-Crépin, village situé à 7 kilomètres de Méru, parait être un point sur lequel s’exercent plus spécialement les violences des grévistes, surexcités par la vue des for ces militaires mandées pour assurer le ser vice d’ordre. M. Dardelle possède, en effet, à Saint-Crépin, une usine aujourd’hui gérée par ses deux fils. Or, M. Dardelle, à tort ou à raison, passe...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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