Extrait du journal

tout à coup, pourquoi n’avez-vous pas égard à ce que je vous recom mande ? Comment l vous n’avez ef fleuré que du bout des lèvres ce nectar céleste qui est divinisé par le nom du fils de Marie ! Allons, videz vite 1 Bu vez et passons maintenant à la tisane d'Aï, ce lait de la vigne française qui a le poétique pouvoir de si bien délier les langues 1 plus le lord insistait, plus Ludding hésitait. Il refusait môme, en récla mant comme une faveur l’eau des ca rafes. A l’entendre, il avait déjà beau coup bu. Il lui était impossible d'aller plus loin dans cette petite orgie à deux. Finalement, Il demandait grâce à Sa Seigneurie. — Ah ? reprit le lord, mais celte fois en employant une voix presque cour roucée, seriez-vous donc une poule mouillée ? Non, je ne veux pas le croire. Je vois ce que c’est. Il doit en être de vous, Edgar, comme d’un grand nombre de jeunes gens du jour. Anglais, vous avez pour l’ivresse l’horreur que «professaient les jeunes Spartiates. Oui, vous avez peur du vin ; vous craignez de vous montrer en état de griserie aux ilotes qui nous servent ? Eh bien, mon cher, qu’à cela de tienne 1 Le dessert sur la table. Les vins so rafraîchissent dans des seaux de glace. Rien ne nous manque. Nous pouvons nous passer d’aides. Suivant l’usage introduit à Londres par le beau monde, je vais donner à nos domes tiques l’ordre de nous laisser seuls. De cette façon, vous ne serez plus offusqué, mon chéri Ici Ludding demanda la parole. Il protestait, affirmant sur ses grands dieux qu’il ne pensait pas à ce que venait de dire Sa Seigneurie La vérité était qu’il ôtait â bout de forces. Est-ce que le lord voulait qu’il finit par per dre la tète et par rouler sous la table ? Mais c'était comme s’il eût diaaté-...