Extrait du journal

— Si vous êtes satisfait, tout est pour lo mieux, et nous sommes contents, ré pondit le marquis en saluant des épaules. — Oh ! j’imagine que tout le monde est satisfait. Comment pourrait-il en être autrement, quand la première chose qu’on aperçoit en entrant est votre sœur, belle comme un ange ! — Oui, elle est très-belle, en effet, re prit le marquis d’un ton solennel; mais ce n’est pas là un aussi grand sujet de satisfaction, — naturellement — pour les autres que pour vous. —Oui, je suis satisfait, marquis, je suis satisfait, dit Newman en appuyant sur les mots; et il ajouta en regardant au tour de lui: — Voyons, n’allez-vous pas me présen ter à vos amis ? M. de Bellegarde parcourut des yeux lo salon sans répondre, la tête penchée et la main à la hauteur de sa lèvre inférieure, qu’il frotta lentement. — Oui, je vais vous présenter à quel ques personnes, dit-il enfin. J'y tiens, particulièrement. Voulez-vous me per mettre... ? — Oh ! je donnerai dos poignées de main à qui bon vous semblera. Votre mère m’a présenté tout à l’heure à une demi-douzaine do vieux messieurs. Prenez garde do vous adresser à ceux-là. — Quels sont ces messieurs ? —■ Sur ma parole, je no les reconnaît trais pas ! s’écria Newman en riant. Tout le monde se ressemble ici. — Je parierais qu’ils vous reconnaître* ront, vous ! dit le marquis en s’avançant à travers les salons. Newman, pour ne pas le perdre dans la foule, lui prit lo bras. (Traduit de l'anglais par M. Léo* Bosser. \A suture.)...