Extrait du journal

une grande passion. Mais la satanée pe tite diablesse me tient au cœur. Elle m’a mordu avec ses adorables quenottes. J’é prouve je ne sais quoi... comme si j’al lais devenir enragé, et commettre quel que chose d’insensé. C’est ignoble, c’est dégoûtant ! Il n’y a pas en Europe de fille plus vénale ; et cependant elle me trouble profondément. Elle ne me sort pas de la tête. C'est là, n’est-ce pas, un frappant contraste avec votre noble et pur attachement — un vil contraste ! C’est vraiment pitoyable que j’en sois arrivé là, et que je no trouve rien de mieux à faire de ma respectable personne, à mon âge î Car, en somme, je suis un charmant garçon, eh? Mais vous ne répondriez pas de mon avenir, comme vous répondriez du vôtre. — Laissez là cette fille. N’hésitez pas, mon cher, dit Newman. Ne la revoyez jamais, et ; votre avenir n’aura rien à craindre. Allez en Amérique. Je vous y trouverai une place dans une banque. — La laisser là !... c’est facile à dire, répondit Valentin avec un petit rire sec. On ne quitte pas comme ça une jolie femme. Il faut être poli, même avec Noémie. De plus, je ne voudrais pas qu’elle crût que j’ai peur d’elle. — De sorte qu’entre la politesse et la vanité vous vous enfoncerez de plus en plus dans la boue ? Gardez-les toutes deux pour de plus nobles desseins. Souvenezvous aussi que je ne voulais pas vous présenter à cette demoiselle, vous avez in sisté. J’avais je ne sais quel mauvais pres sentiment. — Oh ! je ne vous reproche rien, Dieu m’en garde ! Je ne voudrais pas pour tout au monde avoir manqué l’occasion de la connaître. Elle est réellement extraordi naire ! La manière dont elle a déployé ses ailes et pris son vol. est stupéfiante. Je ne...