Extrait du journal
Réunie sous la présidence de M. Delcassé, la commission d'enquête parlementaire de la marine a tenu hier une nouvelle séance plé nière. Le député de l’Ariège, qui a présidé les travaux de la délégation de la commission dans les ports de Toulon, Brest et Cher bourg, en a fait un exposé général, qui a été unanimement approuvé. Ce sont toujours les mêmes constata tions affligeantes : absence de responsabilité effective dans les divers services de la ma rine, qui forment autant de compartiments étanches ; insuffisance des effectifs ; défaut d’approvisionnements et de munitions ; manque absolu de méthode et de direction dans les constructions navales, amenant le gaspillage du budget., etc., etc. La commission s'est ensuite ajournée à lundi prochain pour permettre aux trois dé légations qu’elle a nommées ,avant-hier, de visiter les établissements de Guérigny, d’Indret et de Ruelle. M. Henri Michel, compte toujours être à même de déposer son rapport général sur le bureau de la Chambre vers les derniers jours de ce mois. Les prétendues malfaçons Les poursuites annoncées contre un de nos grands établissements de construction, n’ont pas été sans provoquer une très vive émotion chez ceux des membres de la com mission d’enquête de la marine qui s’inté ressent au sort de notre industrie natio nale. La commission n’a pu encore se saisir de cette affaire. Elle attend que le gouverne ment, qui a pris l’initiative de ces poursui tes, l’en informe officiellement. Sinon, en vertu du mandat qu’elle tient de la Chambre, elle est décidée, avant, la clôture de ses tra vaux*, à lui réclamer toutes les pièces du dossier, car elle entend faire une lumière complète sur cet incident. Elle veut voir, si, comme il apparaît jus qu'à plus ample informé, en présence des prétextes futiles invoqués par les commu nications officielles, le gouvernement, au moment où il se décidait à entrer en lutte avec les fonctionnaires en révolte, n’a pas eu d’autre préoccupation que de créer une diversion en donnant satisfaction à l’esprit démagogique....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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