PRÉCÉDENT

La République française, 7 septembre 1892

SUIVANT

URL invalide

La République française
7 septembre 1892


Extrait du journal

Pour occuper les loisirs des va cances parlementaires, je m’étais proposé un but intéressant. J’avais entrepris un voyage d’exploration politique dans un coin de pays où j’avais connu naguère des monar chistes fervents, et je m’étais promis de rechercher patiemment, jusque dans les retraites les plus obscures, les derniers survivants de cette race disparue. Mes efforts sont restés vains. Dans des villages où j’avais, il y a trois ans, ouï maudire la Répu blique et insulter les républicains, je n’ai plus retrouvé la trace de ces malédictions et de ces injures. J’ai eu beau gratter. Les vestiges des vieilles oppositions étaient entière ment effacés. Je suis revenu bre douille de mon voyage de découver tes. Ne croyez pas cependant que si les anciens adversaires du gouverne ment républicain sont invisibles, ce soit parce qu’ils se cachent. La plu part d’entre eux ne songent nulle ment à se dérober; mais, tout cou verts encore de la poussière des ba tailles passées, ils viennent, le sou rire aux lèvres, nous tendre la main et nous offrir la paix. Comme il est doux et facile — pour les calomniateurs — d’oublier les ca lomnies! Des hommes, qui ont trempé dans les vilenies du boulangisme, veulent que personne ne songe plus à leur trahison, parce qu’eux-mémes, par calcul ou par pudeur, ils sont arri vés à n'y plus songer. Il nous a été donné d’assister, à la Chambre, à un spectacle analogue. Nous avons vu d’anciens organisa teurs du complot boulangiste tenter de se frayer un chemin de retour vers la majorité républicaine. Ils s’y sont pris avec adresse. Ils ont avancé à pas de loups, — de loups déguisés en agneaux. Ils se sont glissés de rang en rang, insinués de groupe en groupe, et ont mis autant d’humilité à mendier les réconciliations qu’ils avaient autrefois montré de hauteur à déclarer la guerre. Et il s’est trouvé, parmi les républicains, de bonnes âmes pour pardonner. Assurément la rancune est mau...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

En savoir plus
Données de classification
  • la torre
  • labouchère
  • tisza
  • baptista
  • rieunier
  • alem
  • garro
  • ardaya
  • villegas
  • uriburu
  • caire
  • egypte
  • londres
  • rome
  • chili
  • belgrade
  • bolivie
  • maurice
  • luxembourg
  • bullion
  • la république
  • bt
  • république française
  • fiat
  • journal officiel
  • union
  • havas