Extrait du journal

à l’un d’eux une balle dans la tète j’au rais leurs couteaux dans la gorge. C’était une idée ; — seulement, alla était mauvaise. Le silence continuait, chose redouta ble ; évidemment ils m’avai«nt entendu et, s’ils ne s’étaient pas tiré des pieds, c’est qu’ils voulaient me faire un mau vais parti. — Je me déterminai à battre en retraite. Ce fut un miracle, mais je parvins a retrouver l’échelle. Je grimpai lestement. Au moment où j’étais au milieu je sautai tout à coup en l’air; il me sembla que tout s’écroulait. La baraque tremblait de la base au faite ! C’était tout bonne ment la roue qui, sans que j’en connusse la cause, s’était remise a tourner. Cette subite tempête lit sans doute aux voleurs le même effet qu à moi , car je les entendis hurler et bon • il* pendant une demi minute. J’eus vite gagné le haut de l’échelle. Ma tète tournait com ne mon moulin. Au moment où j’entrais dans ma chambre je vis une ombre mouvante, une forme humaine qui masquait les étoiles dans lo cadre de la fenêtre ou verte. — Du moins, grinçais-je, j’en au rai un ! Et j’ajustai. — Chouia ! prononça une voix sonore et joviale. Le revolver me tomba des mains. — Comment ! c’est toi, animal ! Lakdar sauta dans la chambre. — Les voleurs sont en bas ! dit-il. — Les voleurs ? Ils y étaient, oui ; mais ils ont dû s’effaroucher et gagner le p»J®• Le garçon de moulin se mit à rire. — Iis y sont toujours,et ils y resteront. — Comment ça ? — Ils sont pris, moussou Michil. — Pris? — Chouia 1 fit-il. Aie pas peur, c’est un ami....