Extrait du journal

Ces querelles intestines du parti roya liste dont nous parlions hier démontrent surabondamment que la monarchie perd tous les jours le peu de chances qu’elle avait de s’imposer de nouveau à la France. Il est visib.e que les royalistes ne croient plus à la royauté. On ne se fait pas faute d’accuser M. le comte de Chambord d’inertie, et l’autre jour, quand un journaliste ami du bruit a lancé le pétard de la candidature de M. le duc d’Aumale à la ré gence à vie, en passant par les honneurs sénatoriaux, il a dit tout haut ce que bon nombre de monarchistes pensent tout bas, u savoir que le roi est devenu le principal obstacle au ré tablissement de la royauté. Il n’y a pas de situation plus fausse pour un parti, et comme cette situation n’est pas près de finir, on peut assurer que le parti royaliste achèvera de se desagréger et finira par disparuitre dans cette attente prolongée d’une restauration que M. le comte ue Chambord rend impossible par sa propre volonté. Quant aux princes de la famille royale, à MM. d’Onéans, ils sont encore plus embarrassés. Ce n’est pas l’ambi tion qui leur manque. Ils sont, au con traire, d’une activité sans pareille,et ils souffrent mort et passion à consumer ainsi leur vie dans une oisiveté aussi obscure qu’opulente. A les en croire, la France pourrait faire d’eux tout ce qu’elle voudrait : ils sont prêts à la ser...