Extrait du journal
savoir qu’il peut réclamer. (Article H, §2.) Réclamer : où ? devant qui ? Devant le Conseil de préfecture, c’està-dire devant le Préfet, qui n’aura d’ail leurs qu’un souci : — savoir comment le réclamant a voté / Et alors, voyage à la préfecture ; débat devant le conseil pour discuter les cal culs, les évaluations du contrôleur ; frais d’avocat ; frais d’expertise pour sa voir quel est le véritable revenu net de telle ou telle propriété !... Ah ! le beau cadeau fait par la nou velle loi aux cultivateurs !... * * * Mais, dira-t-on, il y a les « dégrève ments » suivant que le contribuable pos sède plus ou moins de 625 francs, — ou de 1,250 francs,— de revenu total, tout compris, entendez bien ! Qui fera ce calcul ? Le contribuable lui-même devra faire, à cet effet, une déclaration détaillée, à la mairie, ou chez le percepteur. fArticle 14) ; — Et, pour peu qu’il se soit trompé, qu’il ait fourni prétexte au percepteur, ou au contrôleur, ou au directeur des contri butions, il risquera d’être poursuivi pour « fausse déclaration », et condam né à 50 ou 100 francs d’amende, même à 100 ou 200 francs, — (Article 15.) Et qui le jugera ? Toujours le Conseil de préfecture, c’est-à-dire le Préfet ! (Article 4.) * * * Est-ce fini ? Non pas ! Après le premier impôt sur le revenu de la terre elle-même, sur la rente de la terre, comme dit la science économique, viendra le second, c’est-àdire l’impôt sur les revenus de l'exploU tation agricole. Jacques Bonhomme vient de payer 4 % comme propriétaire : il va payerait surplus 3 % comme négociant en agri culture ! (Article 37.) Comment calculera-t-on ce nouveau revenu ? D’après !e premier. On supposera qu’il est des deux tiers, ou de la moitié de ce premier revenu, suivant les cas ; on établira une série de fractions, d’opérations où le malheureux cultivateur perdra la moitié de sa tête. Comme les années sont changeantes, il sera forcé de réclamer. On lui permet tra de s’abonner d’après une moyenne de trois années ; mais alors, pour ce nou veau calcul, il faudra qu’il fasse uno déclaration détaillée de tous les élé ments, recettes, dépenses, profits, per tes, de toute son exploitation, qu’il rem plisse des volumes, — et toujours sous risques de procès pour n’avoir pas diti toute la vérité telle que le contrôleur la comprendra ! (Article 37, 30, 31.) Est-ce enfin terminé ? Nullement ! Mais, déjà, ne trouvez-vous pas que Jacques Bonhomme va devenir le plus heureux des mortels et qu’il ne saurai? trop se réjouir des félicités qui l’atten dent ?... JULES ROCHE....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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