Extrait du journal

La chambre de commerce de Perpi gnan a adressé il y a peu de temps, à M. le ministre du commerce et de l’industrie, une lettre dans laquelle elle lui signalait, d’après le Bulletin de la chambre de com merce française de Barcelone, les Laudes qui se commettent, par le littoral espa gnol, sur les vins italiens. Il paraît que beaucoup de vins d’Italie entrant en Espagne au droit nouveau de 2 francs, consenti par l’Espagne en vertu du traité du 22 avril 1888, sont ensuite mélangés à des vins espagnols et peu vent ainsi pénétrer en France au droit de 2 francs. Il en résulte qu’ils ne paient de la sorte que 4 francs par hectolitre au lieu de 20 francs qu’ils paieraient s’ils se présentaient directement à la frontière française. La chambre de commerce de Perpignan s’exprime ainsi : « Le gouvernement français devrait inviter le gouvernement espagnol à empêcher à tout prix les mé langes de vins italiens aux vins espa gnols, ou tout au moins s’opposer à ce que ces vins viennent en France... Ces manœuvres sont une violation véritable du traité de commerce franco-espagnol ; c’est, pour le département des PyrénéesOrientales, une question de vie ou de mort. * Nous allons montrer tout de suite, par des chiffres, combien les observations et les plaintes de la chambre de commerce de Perpignan sont fondées et justifiées par les faits, non seulement en ce qui con cerne les vins, mais aussi pour d’autres produits italiens, les huiles d’olive spé cialement. L’on sait que la mise en application des tarifs surélevés n’a été décrétée que pour le 1er mars 1888, mais qu’en raison du mauvais temps et de la neige qui a été abondante à cette époque, on a usé d’une certaine, d’une grande tolérance pour les expéditions soi-disant en cours, de telle sorte que l’application réelle du tarif n’a eu lieu qu’au premier avril 1888. Les Italiens ont largement profité de ce délai, car dans les trois mois de janvier, février...