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La République française, 10 octobre 1892

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La République française
10 octobre 1892


Extrait du journal

des Ïambes, il est encore et au premier chef un de ces hommes dont la vie irré prochable doit servir d’exemple aux autres hommes. Nous n’avons pas à nous occuper au jourd’hui de la conception particulière qu’il eut du mouvement révolutionnaire et nous ne rechercherons pas si ses vues à cet égard ont eu toute retendue, toute la hardiesse qu’il aurait fallu ; ce qui commande une admiration, un respect sans réserve, c'est le désintéressement spontané avec lequel ce noble et doux poète comprit sans délai ses devoirs de citoyen le jour où la Révolution fit un citoyen de tout Français, Son éducation, ses goûts naturels, son gêhie même, tout le disposait plutôt à fuir les agitations de la vie publique. Il n’avait de véritable passion que pour ce qu’il appelait lui-même les saintes lettres. Son cœur était fermé à toute ambition et jamais il n’eut la pensée de jouer le moin dre rôle politique. Et cependant il lui suffit de la naïve explosion de sa probité pour qu’il ne se reconnût pas un instant le droit de se désintéresser des événe ments terribles qui allaient s’accomplir sous ses yeux. Il se trouva dès la pre mière heure qu’il était un citoyen courageux simplement parce qu’il était un homme bien né et un homme bon II montra par là et avec la plus mâle vail lance qu'il avait au plus fiant point le fé cond instinct delà solidarité. Dans la lutte qu'il engagea contre ceux qu’il tenait pour les ennemis de la liberté, il ne fut soutenu par d’autre intérêt que celui du bien public. Qu’il se soit trompé ou non, il importe peu; le certain et l'important c’est que la noblesse do sa conscience et de son cœur était à la hauteur de son inspiration qui fut sublime Et André Chénier n’a pas de statue ! Et Paris, l’in souciant et généreux Paris, non seule ment souffre cela, mais à toute occasion élève des statues à des hommes dont l’âme était ordinaire et qui n’avaient aucun génie. C’est absurde et un peu révoltant. Il serait bon de faire cesser cela. L Bernard-Drrosnx...

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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