Extrait du journal

; yeux grands, la respiration courte et forte ; les boutons do ses gants sautèrent sous ses doigts, qui tremblaient. — Tu souffres ? reprit-il, sérieusement alarmé. — Non. Laisse-moi. Il s’asseyait près d’elle pour lui prendre les mains; elle le repoussa. I — Je suis lasse, voilà tout. Quel affreux pays pour se promener lorsqu’il fait du soleil. En ce moment Anton in parut ; il s’es suyait le front en riant de toutes ses jolies dents blanches. — Ah ! vous voici ? dit-il à Adrienne. Et s’adressant aux deux hommes : — Imaginez-vous qu’en passant de vant l’cglise il prend à madame fantai sie d’y entrer. On on fait le tour, puis je ressors pour attendre sur la place, le temps de réciter quelques Ave. Les Ave se prolongeaient et la place n’est pas lar ge. Bref je me suis si bien embrouillé dans un dédale de ruelles et de sentes, parmi les clos et les vergers, que lorsque j’ai fini par retrouver l’église elle était vide. — Voici qu’on apporte le potage , in terrompit le prêtre que cette fable, débi tée avec tant d’aisance, importunait. L’ombre montait rapidement du fond de la cour aux murs de la grange, dont le toit de briques s’embrasait ; les poules avaient disparu ; on entendait dans l’éta ble close les vaches piétiner leur litière avant de s’y étendre, les pigeons resser raient leur vol autour du colombier, dont ils battaient le faite, resplendissant dans le ciel pur, comme d’une large pluie de fleurs qu’un coup do vent effeuille. Il fallait se hâter. Mais Adrienne, après avoir trempé ses lèvres dans un verre d’eau, déclara qu’elle n’avait pas faim....