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La République française, 14 octobre 1879

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La République française
14 octobre 1879


Extrait du journal

pas des difficultés auxquelles il s’expose et si nous bornions notre rôle à dire : Amen, même lorsque nous estimons qu’il se forme une vue inexacte des situations. Ce n’est donc pas de nous désavouer qu’il s’agit, mais do nous réfuter. Il est vrai qu’on a imaginé une théo rie bien nouvelle et passablement étrange. On refuse au cabinet, on re fuse aux Chambres le droit même do se laisser convaincre, au cas où nos raisons leur paraîtraient concluantes. On parle de contrat, de foi jurée. Parce qu’on a pris une demi-mesure, on est engagé d’honneur à ne jamais la com pléter, lors même qu’on s’apercevrait que l’expédient auquel on s’est arrêté a tous les inconvénients de la mesure d’ensemble réclamée et n’en a point les avantages ; et ce n’est pas seulement le ministère qui a proposé l’expédient, c’est chacun des députés qui s’y sont ar rêtés qui est ainsi engagé pour la vie. Voilà donc toutes les questions dont s'est occupée la Chambre actuelle exclues du cercle des discussions per mises jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par une nouvelle. Nous ne savons pas même si cela s’arrête là ; car on nous a dit aussi qu'il y avait des questions, nullement d’ordre constitutionnel, rcmarquez-le bien, auxquelles il ne fallait l>as songer à toucher pendant la durée du mandat du président actuel de la République. Et le Sénat ? Quand il aura subi un nouveau renouvellement partiel, nous sera-t-il permis de le con sidérer comme un Sénat nouveau et de lui soumettre nos requêtes ? C'est là, eu vérité, un droit constitutionnel de pure fantaisie et qui nous parait avoir été improvisé pour la circonstance, sans bien regarder aux conséquences. Nous no rappellerons pas les exemples con nus de premiers ministres qui se sont ac quis quelque honneur devant l’histoire et quelques droits à la reconnaissance do leurs pays respectifs par une con version complète en faveur d’une réforme importante. Mais il arrive fréquemment dans tous les pays qu'on croit avoir donné à une affaire sa solution définitive et qu’on s’aperçoit que la mesure dont on attendait ce résultat a besoin d’être rectifiée ou complétée ; c'est un phénomène fré quent dans la vie de tous les mi nistères parlementaires et l’on n’i magine nulle part qu’un cabinet qui retournait une mépriso de ce genre doive se faire un point d'hon neur de ne point concourir lui-même à la réparer : ce serait par trop augmen ter la fragilité des cabinets et la fré quence des crises ministérielles. Quant aux Chambres, il y a une preuve bien simple qu’on n’a jamais entendu qu’un vote les engageait nécessaire ment pour toute la durée de leur législature : ou a fixé le délai au bout duquel une proposition repoussée par une Chambre peut lui être de nouveau soumise, et ce délai, dans notre droit parlementaire actuel, n’est que de six mois....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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