Extrait du journal
Ce n’est pas le tout que de supprimer les droits d’octroi. Comme on ne peut pas, du même coup, supprimer les dépenses d’une municipalité, il faut bien que celle-ci se pro cure, par un moyen quelconque, l’équivalent des ressources dont elle se prive en faisant disparaitro la barrière ; et ce moyen n’est pas toujours facile à découvrir. Le problème s’est posé récemmenl à Lyon, en môme temps que dans beaucoup d’autres communes, et la seconde ville de France, qui a le bonheur de posséder un conseil mu nicipal socialiste, avait imaginé, parmi les autres taxes de remplacement, un impôt do capitation sur ies élèves fréquentant les écoles libres. Le Sénat s’étant refusé à comprendre que sous le régime républicain on pût frapper d’un impôt, c’est-à-dire d’une entrave, l’ins truction de l’enfance, a biffé, sans façon,dans le projet municipal lyonnais, la taxe sur les élèves des institutions libres. Cette suppression doit faire, d’après les calculs de M. Caillaux, un trou de 50,000 fr. dans le budget de recettes de la ville de Lyon. Comment boucher ce trou ? s’est demandé le maire, M. Augagneur. Il a cherché et il a trouvé. Le moyen qu’il a imaginé n’est mémo pas banal. Puisqu’il s’agit de remplacer le produit d’une partie des anciens droits d’entrée, s’est dit M. Augagneur, ce serait bien dans l’esprit de la réforme à accomplir que de faire porter la taxe de remplacement sur la sortie de quelque chose. Et l’ingénieux magistrat a eu une idée géniale qu’il a expliquée en ces termes, dans l’exposé des motifs d'une proposition sou mise à son conseil municipal : Les familles lyonnaises ont une tendance de plus en plus marquée à élever leurs tombeaux dans les cimetières des communes suburbaines. Quelles que soient les causes de cet exode,comme il est préjudiciable aux intérêts de la ville, nous devons y remédier. Peut-être pourrions-nous interdire la sortie des corps décédés dans l’enceinte de la ville ; mais cette prohibition paraîtrait excessive, et il nous semble préférable de frapper les corps qui en franchissent les limites d’une surtaxe de 150 fr. Le passeport municipal pour les cadavres! c’est une véritable trouvaille....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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