Extrait du journal
repassa dans mon esprit tandis que je pensais à celle de Vacquerie. Son existence propre en est-elle moins belle parce qu’elle fut mêlée à celle d’Hugo, dans la joie et dans la douleur, dans la gloire et dans le deuil ? Et son œuvre est-elle moins grande parce qu’elle est sœur de l'œuvre d’Hugo? Voilà ce que je demande à ceux qui feraient une moue de l’esprit parce que, à lire Depuis, ils croiraient lire de l'Hugo, et du meilleur! Qu’est-ce qu’il leur faut, alors? Moi, j’en fe rais volontiers mon ordinaire! Et feraient de même ceux qui, d’un cœur sincère, écouteront les cris de pitié, les cris d’amour, les cris de haine, les cris de pardon qui sont sortis du cœur sincère du fier poète. Car c’est tout cela qui traverse d’éclairs fulgurants ces pages re liées entre elles par ces tètes de chapitre : En trée dans l’action. Mes années de Jersey, Chan tiers, les Heures noires, les Etoiles, A Paris et à Fillequier. C'est toute une existence de lutte en appelant de la force victorieuse au droit terrassé, du malheur au bonheur, du mal au bien, qui se raconte avec des larmes, des éclats de rire ou des grondements de colère. C'est toute la vie, quoi 1 Et comme la vie n’est pas constamment en ébullition, qu’elle a des calmes d’orage interrompu ainsi qu’une mer au repos, le poète, entre les coups de ton nerre, se recueille en son âme apaisée, et il nous donne la méditation, où circule l’air pur et le grand souffle des hauteurs, qui a pour titre Y Arbre. 11 est aussi, dans la vie, des heu res de douce mélancolie, et c’est à l’une de ces heures qu’il écrit Dans le cimetière de Villequier, le cimetière où, avec Charles Vacquerie et Léopoldine Hugo, les morts tragiques, re pose la mère du poète. Enfin, dans un cœur empli de l’amour de l’humanité, enflammé par la religion de la souffrance universelle, l’amour, celui que Von ne nomme pas autrement, ne perd pourtant pas ses droits. Et, entre des échappées de jeunesse et de gaieté telles que Profils féminins, le poète parle du « divin mystère » à l’aimée à laquelle il dit : Je peux mourir, j’aurai vécu toute la vie, Car tu m'auras aimé. Je souhaite longue vie au jeune homme d’au trefois qui écrivait ces deux vers, le fier vieil lard d’à présent, au journaliste de chaque jour, au poète de toutes les heures, à celui qui, entre tous les honneurs, n’en brigua jamais qu’un seul : l’honneur des lettres françaises. L. Détang....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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