Extrait du journal

CHAMBRE La discussion des questions importan tes ne manque jamais de s'éterniser, et en s'éternisant elle ne manque jamais do devenir insupportable. C'est une loi fa tale, et dont il faut prendre son parti. Vous rappelez-vous les céréales, et les débats démesurés qu’elles provoquèrent? Tout ce qu’il fallait en dire, de ces céréa les, fut dit en réalité dans deux ou trois discours, et le reste ne servit à rien si ce n’est à mettre en bonne lumière cette belle faculté de parler pour ne rien dire qui est l’âme même des Parlements. Eh bien, il faut prendre garde que les sucres ne marchent sur ces traces funes tes. Encore un peu, et ils s'élèveront à la hauteur de ces questions dont on ne se débarrasse jamais. Ce qu’il y a de dé sastreux, c'est qu’en ces sortes d’affaires la Chambre est condamnée à devenir complice du bavardage des bavards les plus vains. Allez donc faire taire des gens qui se donnent, à tout propos et surtout hors du propos, comme les gardiens du sérail, j'entends, dans l’espèce, du Tré sor. On ne l'essaie même pas, et il en résulte que le débat se traîne, s’éparpille et se perd dans les subtilités stériles et les redites lancinantes. C’est justement ce qu’il a fait dans la séa ce d’hier qui, malgré les heureuses interventions de MM. Dellisse et Ribot, est une des séances les p'us fastidieuses qui se puis sent concevoir. Uans celte loi sur les sucres, les deux adversaires en présence, ce sont, un le sait, d’un côté ... M. Wilson, et de l'autre là Betterave. La loi nouvelle...