Extrait du journal
Les journaux officieux avaient an noncé que le cabinet s'était arrête à une grande résolution, qu’il étonnerait le oiondc par sa hardiesse et que les cleo leurs seraient convoqués prochaine ment. Nous axions pris au sérieux ces révélations et ces fanfaronna des , et nous axions averti les ré publicains de se tenir prêts pour le b août. Mais il parait que nous avions eu tort. Nous nous étions beaucoup trop pressés do croire que la raison poli tique pouvait exercer une influence quelconque sur lo monde subalterne, sur les maquignons électoraux qui entourent et assiègent le pouvoir. Les rapports des préfets sont pleins, nous dit-on, des renseignements les plus dé courageants. Il est très-difticilc, pour ne pas dire impossible, de mettre même un peu de discipline dans la coalition royaliste et bonapartiste ; l’autorité des agents du gouvernement n’obtient pas plus de succès que celle des directeurs du parti clérical qui s'est donné pour tache de conduire tous les réactionnai res au combat contre la République. Mais ils rencontrent des résistances chez ceux que le îfi Mai avait eu le des sein de satisfaire , les préfets sont forcés de reconnaître qu’ils n ont rien gagne sur les masses de la démocratie rurale et urbaine ni sur les groupes ré fractaires de la bourgeoisie libérale. Le pays est plus hostile, plus déliant, plus railleur et plus irrité aujourd’hui qu’à ! la veille de la dissolution. A Vheure actuelle , M. de Fourtou n o.se bra- j ver l'épreuve du scrutin, ni pour J son propre compte ni pour le compte ! de M. le maréchal de Mac-Mahon. Il demande un sursis. Il lui faut du temps , beaucoup de temps , et il supplie ses collègues de lui accor der jusqu’au 11 octobre et d’interpréter selon la jurisprudence de M. Paul de Cas=agnae le texte de la Constitution. Le Moniteur universel, dont les in discrétions semblent confirmer nos ren seignements, assure qu'il n'y a rien encore de décidé. Les accents désespérés de M. le ministre de l’intérieur ont ému, troublé certains membres du cabinet. On sait que la peur est contagieuse : et, d’ail leurs, personne ne voudrait prendre la responsabilité de contredire M. de Fourtou quand il prédit la défaite de ses candidats. Tous ses collègues, comme lui, sentent venir la catastrophe et il leur est doux d’éloigner le moment re douté, cet instant qu’on appelle le quart d’heure de Rabelais. Après tout, ils sont bien installés dans leurs hôtels. Ils n’ont rien à faire que de révoquer et nommer des fonctionnaires et de si gner des circulaires. Mais, d’ailleurs, ils n’ont point de dossiers à étudier, ni do discussion à préparer, ni do mesures à prendre. La vie administrative de la France est suspendue, comme sa vie poli tique. Les affaires chôment. Un a toute la jouissance du pouvoir, sans en avoir la peine : c'est une existence assez douce, et qui n'a d’autre inconvénient que de n otre pas faite pour durer longtemps....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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