Extrait du journal

La presse ministérielle, visiblement troublée par les nouvelles qui lui arri vent de tous les points de la France, n’a rien trouvé de mieux pour expliquer l'impopularité croissante de la coalition du 10 mai, que de l'attribuer à une série de manœuvres qualifiées par elle d’« ex ploitation de ia peur ». A l’entendre, les journaux républicains, en faisant connaître au pays l’opinion de l'Eu rope sur ce . qu’on est convenu d'appeler a l’acte du maréchal », n’auraient eu d’autre but que de semer l’épouvante, et ils y auraient réussi. Ainsi la Franco ne s’obstinerait à rester républicaine que parce qu’elle manque - de courage ; son aversion pour les préfets de M. de Fourtou et pour la politique qu'ils représentent, ne serait qu’un effet de sa pusillanimité ; et il sutïirait pour dissiper ses préventions, pour la conquérir à la monarchie avec ou sans délai, de lui rendre un peu de sang-froid, non en la convainquant par de bonnes raisons, mais en em pêchant la vérité d arriver jusqu’à elle. Les gens qui ne rougissent pas d’adresser cette sanglante injure à leurs concitoyens, à la grande majorité d’un peuple dont la bravoure n’a jamais été contestée, même par scs ennemis, osent encore parler de leur patriotisme! Pour notre gloire et pour notre honneur, l'es prit de la patrie ne réside point en eux ; la France n'a rien de commun avec ccs prétendus sauveurs qui la dédaignent...