Extrait du journal

(Service de l’agence Havas.) Rome, 16 février. Les journaux italiens publient la dépêche sui vante : Caire, 16 février. La première version sur l’incident du cirque italien a été notablement exagérée. Il est avéré Sue l’oflicier anglais qui a arraché et déchiré le rapeau italien se trouvait en état d’ivresse. Le général commandant en chef le corps d’oc cupation est allé personnellement exprimer au consul d’Italie des regrets et des excuses, au nom de tout son corps d'armée. Il a télégraphié à Suez, où s’était rendu le régiment de l’officier, l'ordre de renvoyer celui-ci au Caire sous es corte. Il passera devant un conseil de discipline. Ces démarches ont fait une excellente impres sion sur la colonie italienne. ♦ ■ * Le Journal des Débats, commentant le dernier vote do la commission du budget, ajoute qu’ayant assisté avec un vif plaisir à « la noyade du projet de la commission scolaire », il verrait sombrer avec la même joie « cette en combrante et malencontreuse mar chandise » : la loi sur les récidivistes. Quand le Journal des Débats traite la loi sur les récidivistes « de loi con çue pour réaliser une menace tombée certain soir, au cours de l’improvisa tion, de la bouche d’un grand orateur mal écouté par son public », nous ne pouvons assez nous étonner que notre confrère, d’ordinaire juste et modéré, emprunte une pareille invention à la presse intransigeante ou réaction naire. Vingt fois déjà depuis deux ans, quand nous avons trouvé cette mauvaise plaisanterie dans l’une ou l’autre feuille de l’opposition violente, nous avons rappelé que l’idée du pro jet de loi sur les récidivistes avait été reprise huit jours avant la réunion de G baron ne par le comité républicain radical du vingtième arrondissement; ue ce comité avait inscrit ce principe e la loi de l'an II dans son manifesteprogramme; que M. Gambetta l’avait immédiatement approuvé (10 août), et que, par conséquent, le scandale de Charonne(16 août) avait été, du moins en partie, non point la cause, mais le résultat du projet en question. Si, en vérité, nous n’avons jamais compté que notre démonstration réduirait le Pays ou la République radicale au si lence, nous espérions avoir convaincu le Journal des Débats. Il parait que nous nous sommes trompés, et nous le regrettons pour notre confrère. Mais, sur ce point, car il y a une tin à tout, nous ne récidiverons plus. Si le Journal des Débats s'imagine, d’ailleurs,que les réformes pénitentiai res qu’il met en avant coûteront moins cher que la loi de relégation sur les récidivistes, il se trompe du tout au tout. Des trois partis en présence des quels on se trouve, c’est celui dont nous sommes et resterons les avocats qui est de beaucoup le moins coûteux. Le premier parti, qui consisterait à ne rien faire, malgré le cri qui s’est élevé du fond de la démocratie laborieuse contre le clan du vice et du cri me, est le plus cher de tous, et notre confrère le sait aussi bien que nous : déprédations sans fin, frais de justice, frais de prison, il con naît ce bilan. Et, quant au second, l’emprisonnement cellulaire dans de grandes proportions, il résulte de statistiques formelles que nous avons bien des fois reproduites et que M. le ministre de l’intérieur a portées devant la Chambre ; 1* que s’il coûte un peu moins cher que la transportation, il doit coûter beaucoup plus cher que la relégation ; 2’ que si la relégation ne doit pas tarder à donner des résultats positifs très-importants, l’emprisonne ment cellulaire n’en a jamais donné que de médiocres, outre que ce système prolongé est le plus barbare de tous. Le Sénat se laissera-t-il toucher par...