Extrait du journal
A combien de reprises n’a-t-on pas déploré les difficultés pour le paysan besogneux d’ob tenir les soins du médecin ? Dès l’enquête faite à ce sujet en 1872, nous voyons plusieurs con seils généraux attribuer en partie la dépopula tion si regrettable des campagnes au defaut de secours gratuits : « Les communes, disait alors le conseil général de l’Aisne, voient chaque jour leurs habitants les quitter, parce que l’as sistance n’existe pas. » Le conseil général de la Haute-Marne ne se montrait pas moins affirmatif : < Le défaut absolu de secours, disait-il, a été une des causes les plus actives qui ont poussé vers les villes la classe laborieuse de nos campagnes. Cette dernière coin paie,d’uu côté,tes ressources de l’assistance des grandes cites, bureaux de bienfaisance, hôpitaux, hospices, sociétés de secours mutuels, et, de l’autre,l’absence de tout hôpital, de tout bureau d’assistance, de toute organisation charitable aux champs. Les ré sultats ont été ce qu’ils devaient être : une partie de cette population robuste et saine est venue s’étioler dans l’atmosphère des villes. C’est elle qui fournit dans la mortalité des grandes cités le chiffre de décès proportionnel lement le plus élevé. » Pour remédier à cette absence si funeste de toute assistance medicale gratuite dans les departements, on dut promulguer une loi. Cer tes, la charité privée soulageait déjà bien des misères et le corps médical, lorqu’on invoquait son secours, le refusait rarement. Seulement dans les campagnes les médecins ne demeurent pas souvent à la porte du malade et le paysan, habitué à souffrir sans se plaindre, ayant d’ail leurs la conscience que tout service doit être rétribué, ne se plaignait pas et recourait rare ment à l’obligeance du docteur. 11 fallut donc faire pour l’assistance médicale ce qu’on avait fait, il y a quelques années, pour l’instruction primaire : cn établir l’obligation légale. La loi du 15 juillet 1893, en promulguant un aussi utile principe, laissa aux communes le soin d’assister les malades qui avaient chez elle leur domicile de secours et leur en imposa le devoir. Elle attribua aux départements la mission d’organiser un réseau complet d’assistance mé dicale et d’établir sou budget. L’innovation était très belle et très philanthropique en théo rie. Restait à savoir ce que donnerait la pra tique. Jusqu’alors on n’avait à ce sujet que des données très vagues. Le très remarquable rap port, à la Chambre des députés, de M.Maurice Lasserre sur le budget du ministère de l’inté rieur vient heureusement de combler cette la cune. Nous sommes heureux d’en donner un aperçu à nos lecteurs; car la question est d’in térêt général et d’une importance considérable au point de vue de la dépopulation des cam pagnes. Du rapport de M. Lasserre, il résulte que tous les departements, après des tâtonnements bien naturels, ont réalisé ou préparé l’organi sation qu’ou attendait d’eux, les communes en très grande majorité, ont voté les fonds necessaires et le nombre des malades qui ont bénéficié de la loi nouvelle a été considérable. Voici les chiffres qui le démontrent : En 1895, le service de l’assistance medicale...
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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