Extrait du journal

— Qui ? fit Lucien avec un éclat de voix. Tout le monde, parbleu ! Il rentra dans l’atelier avec un geste d'humeur, et elle le suivit, fermant der rière elle la porte qui conduisait dans la chambre à coucher. Par pudeur pour lui, elle ne voulait pas le mettre face à face avec sa faute, et, d’ailleurs, n'avait-il pas avoué ? Entre toutes, cette journée était fâcheuse pour une explication. Le matin même, la femme qu’il promenait, —ou, pour parler plus exactement, qui le pro menait depuis douze jours, lui avait fait une scène et lui avait signifié son congé. Il l’ennuyait, tout bonnement. Arracher à la vertu le beau Romanet avait été une entreprise intéressante : et d’ailleurs, il était assez aimable pour quelle s’v mît de bon cœur. Mais le conserver, c'était une autre affaire. Cha cun savait qu’il n’avait point de fortune, mais seulement une pension de ses deux familles réunies.Il était peu probable que les deux familles fussent d'accord pour laisser leur argent sortir de la maison conjugale : «loin-, Romanet, bon à pren dre, n’étail point à garder; donc elle l’a vait mis à la porte. Furieux, Lucien avait voulu le prendre de haut; il avait été traité comme...com me. ces femmes-là traitent les hommes qui tiennent à elles. Il s’amusait de ces façons d’agir, aussi longtemps qu’il les tournait en plaisanteries; mais si c’était pour tout de bon, son orgueil se révob tait. Elle se souciait bien de son orgueil ! Si en colère qu’il soit, il faut à un moment donné qu’un homme s’en aille s’il na veut pas frapper une femme, et Lucreiv n’en était pas là. Henry Gréville.(A suivre.}...