PRÉCÉDENT

La République française, 20 octobre 1872

SUIVANT

URL invalide

La République française
20 octobre 1872


Extrait du journal

chistes et Y expression des vœux que la France répète depuis de longs mois, tou tes les fois que l’occasion lui en a été donnée. Dans la situation présente, on n’a aucune raison d’entrer dans des dis cussions de détails et de personnalités. Il n’y a aujourd’hui qu'une tâche, il n'y a qu’un intérêt et qu'un but : affirmer la République, démontrer énergiquement, non pas qu'on la souhaite, non pas qu’on lui accorde une préférence théorique, non pas qu’on l’aime à cause de telle ou telle conséquence qu’on en attend, mais qu’on la veut et qu’on n'est disposé à permettre à personne d'attenter à son exis tence. Il n’y a rien de plus pressant à faire ; tout le reste est secondaire, ou, du moins, tout le reste peut et doit être ajourné. Les candidats adoptés par les comités républicains n’ont pas partout le même tempérament, ils peuvent différer de vues sur tel ou tel point du programme ; ils peuvent, suivant le degré d’ardeur des populations qui les ont choisis, avoir accepté, au mot de républicain, telle ou telle addition qui souvent répond plutôt à une question de mode qu'elle n’altère la réalité des doctrines. Qu’importe, pourvu que l’attachement du candidat à la République ne soit pas douteux , pourvu que sa sincérité inspire con fiance. Il s’agit avant tout de mettre hors de cause le principe du gouverne ment républicain ; quand ce point sera gagné, quand partout les monarchis tes seront réduits, comme ils l’ont été à Alger et dans l'Oise, à reculer de vant la réprobation publique et à quitter le terrain, alors il sera temps de se ranger du côté des républicains qui sont le plus pénétrés des idées de progrès, ou du parti de ceux qui sacrifient davan tage à l’esprit de conservation. Mais jusque-là l'affirmation de la République nous suffit, et le candidat qui l’affirme le mieux est le meilleur candidat. Quiconque veut sincèrement la Répu blique a donc devant lui sa voie toute tracée, son devoir nettement défini. L'ab stention en pareil cas ne serait pas seu lement une faute de conduite; elle serait une preuve de faiblesse d’esprit. Tous nos amis sentiront qu'aujourd’hui plus que jamais l'élection est un devoir civique qui ne souffre ni faux-fuyant ni défaillance, et qu'il faut accomplir, fût-ce au prix de quelques sacrifi ces; qu’il n’y a pour personne une affaire plus sérieuse ni plus pressante....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

En savoir plus
Données de classification
  • mazade
  • anton martins
  • anvers
  • schneider
  • de ravinel
  • chevreau
  • rouher
  • de forcade
  • buffet
  • forcade
  • france
  • carrare
  • paris
  • berlin
  • gironde
  • annecy
  • oise
  • europe
  • berne
  • bonaparte
  • la république
  • république française
  • vive la république