Extrait du journal
déclarations républicaines qu’il contient, c'est l’avenir qu’il ouvre à la France, qui font en ce moment le sujet de toutes les colères de la droite. On veut aboUr par une démonstration parlementaire tout l’effet du Message; on en veut au Message. Et pourquoi ? Tout simple ment, parce que le Message, comme nous l’avons déjà dit, n’est que l’acte de décès de la royauté, la proclamation de la né cessité de la République et de son exis tence comme gouvernement légal. S’il en est ainsi, la conduite des six commissaires qui composent la minorité de la commission chargée d’examiner la proposition Kerdrel, nous paraît tout in diquée. Dans la commission, ils ne peu vent avoir d’autre tâche que de soutenir la politique du Message, que de la dé fendre, et, s’il se peut, de la faire triom pher. Quant aux républicains de toutes nuances dans l’Assemblée, leur tâche, à eux, est exactement semblable. Bon gré, mal gré, par suite de l’enchaînement des faits, le gouvernement de M. le prési dent de la République se trouve, comme lundi dernier, remis sur la sellette. Il faut voir les choses comme elles sont; et les choses sont ainsi que, par le Message, la droite monarchique se trouve en hostilité déclarée avec l’homme d’Etat qui a dit hautement à la face de l’Europe que la République est aujourd’hui le gouvernement nécessaire et inévitable de la France. C'est sur ce terrain que la lutte est portée, c'est sur ce terrain que les républicains de l’Assemblée doivent l’accepter. On cherche une occasion do prouver à M. le président de la Républi que qu'il est en possession pleine et en tière de la confiance de la majorité de l’Assemblée. L’occasion est toute trou vée, et nulle n’est meilleure. On attaque l’auteur du Message, il faut défendre l’auteur du Message : pour nous, tout est là, rien de plus simple à la fois et de plus facile à faire. Nous avons souvent dit, depuis que ce journal existe, que les républicains de l’Assemblée n’ont rien de mieux à faire, pour se bien conduire, que de se confor mer à l’opinion générale du pays, qui veut la République et qui prendra haute ment parti pour ceux qui mettront leurs efforts à la lui assurer. Le pays a acclamé le Message ; l'Europe l’a salué de ses sympathies et de ses encouragements. On peut, on doit se ranger du côté de la France et de l’Europe. C’est sur le Mes sage qu’il faut donner un vote de con fiance à M. le président de la République. Nul autre vote ne peut lui donner plus de force, plus d’autorité. Quand le plus im portant des actes de la longue existence politique de M. Thiers aura été approuvé par une manifestation solennelle de l’As semblée, la pensée de laisser là le pou voir l’abandonnera. Il se remettra, com me nous le disions hier, à la tâche sou vent lourde, mais glorieuse, qu’il a en treprise, sentant à côté de lui, pour le soutenir, une majorité toute patriotique dans l'Assemblée, dans la nation une opinion toute puissante, et dans l’Europe un appui d’autant plus efficace que ses sympathies sont aujourd’hui acquises à la France républicaine....
À propos
Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.
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