Extrait du journal

Chambre des représentants. Si M. Frère-Orban, comme on devait s’y at tendre, n'a pas amené le Vatican à désavouer formellement la conduite des évêques, il a au moins obtenu de? déclarations très-significatives. « Se Sainteté, a dit en propres termes au baron d’Anethan le cardinal secrétaire d’Etat, ne peut ni blâmer ni désavouer les principes sur lesquels sc basent les évêques (il s’agit de l’excommunication fulminée contre les écoles de l'Etat ; elle peut seulement engager l'épiscopat à n’appliquer qu’avec une extrême ré serve les instructions contenues dans la lettre collective du irr septembre. Sous le rapport de la doctrine, cette lettre est parfaitement correcte ; mais les conclusions tirées de principes jus tes peuvent être conduites d’une ma nière inopportune et parfois poussées trop loin ; il me parait que c'est le cas ici. » Et le cardinal Nina ajoutait : « Les évêques ont agi dans leur droit strict et sous leur responsabilité. Mais j’au rais désiré une autre solution qui se serait produite, j’en ai la conviction,si les conseils du pape avaient été sui vis. » Il résulte de ce document que les évêques belges se sont parfaitement moqués des conseils que le nonce a été chargé par Léon XIII de leur trans mettre. Si le pape avait ordonné au lieu de conseiller, aurait-il été mieux écouté? Nous en doutons fort. L'Eglise est aux mains des violents. Placés entre le pape et les jésuites, les évêques belges n’auraient point hésité : ils auraient obéi aux jésuites. Le pape règne, mais les jésuites gouvernent. Ils sont les maîtres. En Belgique comme en France, ils mènent la campagne contre la société civile, contre l’idée moderne, contre la Révolution. C’est à quoi nos bons libéraux, depuis M. Jules Simon jusqu’à M. Vaciierot, feraient bien de réfléchir....