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La République française, 24 juillet 1901

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La République française
24 juillet 1901


Extrait du journal

NOTES PARISIENNES Les Cliiens,Ia GMlenr etla Rage Si le chien devait un jour se rendre compte que ce qu’il y a de meilleur dans l'homme c'est lui, ce ne serait certainement pas en cette saison. Pénibles pour nous, les fortes chaleurs sont désastreuses pour les toutous errants, ceux de Paris et de la ban lieue. Le poète a eu raison de dire : Il brille, le sauvage été, La poitrine pleine de roses ; Il brûle tout, hommes et choses, Dans sa placide cruauté. Il brûle tout, oui, et il rend parfois les chiens enragés, les hommes prudents et les préfets de police impitoyables. Les amis des toutous — les amis quand même — préten dent bien, il est vrai, que les autorités ont elles-mêmes la rage de croire enragés de naissance les pauvres vagabonds de l'espèce canine. Mais on passe outre à leurs doléan ces et l’infortuné quatre-paltes pincé sans collier sur la vote publique est empoigné et conduit à la fourrière, cet enfer des chiens. La fourrière I Dans un coin paisible de la rive gauche, rue de Pontoise, une immense porte cochère roule à chaque instant sur ses gonds. Un agent de police amène, pousse ou traîne de pauvres bêles à l’oreille basse, cou pables d'avoir erré par la ville, à la recher che d'un coin d'ombre pour y dormir, d’un ruisseau pour s’y désaltérer, d'un os à ron ger. Et tout à l'heure... Tout à l’heure, si personne ne vient récla mer les prisonniers,c’est leur condamnation à mort. Ils seront asphyxiés, dépecés. Rien d'eux ne sera perdu.On découpera des gants dans leur peau. Leurs ossements brûlés de viendront du noir de fumée, et du reste — ne vous révoltez pas, c’est l’humble vérité — on fera de la colle à bouche. Si l'on conçoit la sévérité des règlements publics concernant les chiens errants que la rage guette à chaque pas, la fourrière telle qu'elle fonctionne parait barbare et peu en rapport avec les mccurs d’un peuple civilisé. Ne pourrait-on pas concilier les mesures que réclame la sécurité du passant avec les obligations que lui impose soti humanitéï Défendons-nous contre les chiens enragés, mais décemment. Les hécatombes de La rue de Pontoise sont d'un autre âge. Il est à peine besoin d'ajouter que le profil en est in signifiant, mais il est nécessaire de répéter que la coutume en est fâcheuse cl devrait disparaître. Tristan....

À propos

Face à une gauche qui ne parvient pas à contenir ses partisans, Léon Gambetta entend rassembler une majorité de républicains autour d’un nouveau quotidien, organe de l’Union Républicaine : La République française. Grand journal à 15 centimes, il consacre une part importante de son contenu aux nouvelles de province et joue un rôle considérable dans la victoire des républicains contre les conservateurs. La mort de Gambetta provoque de facto un infléchissement de la publication qui s’éteint lentement jusqu’en 1931.

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