Extrait du journal

Les familles applaudiront de grand cœur à la circulaire que le ministre de l’instruction publique vient de lancer, tendant à refréner, dans les lycées et les collèges, les achats de livres de classe. Trop, beaucoup trop de professeurs avaient pris la fâcheuse habitude d’imposer à leurs élèves, non point les textes classiques origi naux qui ne changent pas, eux, d’une année à l’autre, mais telle ou telle édition de ces textes annotés par M. X..., ou résumés par M. Y..., ou éclaircis par M. Z.... Lesdits X..., Y... et Z... étaient naturelle ment des professeurs qui rendaient le même service à leurs collègues en imposant dans leurs classes les éditions annotées, résumées ou éclaircies par leurs prôneurs. Casse et séné. Cet échange de bons procédés coûtait fort cher aux familles obligées de renouveler toute la bibliothèque scolaire des enfants à chaque rentrée : au minimum quarante ou cinquante francs de livres classiques. Il y avait là un abus flagrant, auquel M. Rambaud a parfaitement fait de couper court. La direction générale des douanes a notifié à ses agents de la frontière une instruction portant prohibition à l’importation en France non seulement des monnaies de billon frappées à l’étranger, mais de toutes celles qui n’ont pas cours légal sur notre territoire, et notam ment les pièces dites « Cent » frappées à la Monnaie de Paris pour les possessions fran çaises d’Indo-Chine. Il n’est que temps, en effet, que nous soyons débarrassés de tous ces mauvais sous qui pul lulent de plus en plus. Plus nous attendrons, et plus dures seront les conséquences de notre longanimité à accep ter ces monnaies frelatées. Voyez ce qui se passe à Tahiti. Le Chili a inondé notre colonie de piastres qui pourtant n’y ont pas cours légal. Aujour d’hui, les autorités les font retirer de la circu lation , et nous lisons dans le Journal officiel des établissement français de l’Océanie, du ai mai dernier, l’avis suivant : « Conformément à l’arrêté du 27 avril i8g5, la Caisse agricole échangera contre des bons de caisse ou du Trésor, les piastres chiliennes et péruviennes qui lui seront présentées au taux de 2 fr. 5o l’une, soit au change de 100 0/0. ». Cent pour cent I Les Tahitiens qui ne sont pas riches, paient cher aujourd’hui leur im prudence. Évidemment la perte sera moins forte quand nous nous déciderons à refuser tous les sous grecs, espagnols, argentins, etc., qui encombrent nos porte-monnaie. Elle n’en sera pas moins sensible pour les porteurs peu fortunés. Bonne nouvelle... pour les marchands d’as ticots. La Société des pêcheurs à la ligne de Paris vient de décider que, pour la première fois à Paris, un concours de pêche réservé unique ment à ses membres, et suivi d’un banquet, aurait lieu le 27 septembre prochain. Elle a admis de plus le principe d’un autre grand concours de pêche au mois d’août de l’année prochaine. Ce concours aura-t-il lieu à Paris, sur les berges de la Seine ? On néglige de nous le dire. Ce serait pourtant un joli spectacle pouf les badauds que quelques milliers de pêcheurs ali gnés le long du fleuve. Qu’était devenu le Fram depuis le jour où Nanssen le quitta, bloqué par la banquise, au mois de mars 1895, pour continuer sa route vers le pôle. Le Fram, heureusement à l'épreuve des plus fortes pressions, fut d’abord lentement charrié vers le Nord par les glaces. L’été se passa sans incident. A partir du 19 octobre et jusqu’au 15 novembre, le na vire se trouvait sous les latitudes les plus sep tentrionales qu’il eût atteintes ; il avait dépassé le 85e degré. A partir du 13 janvier 1896, le Fram redes...