Extrait du journal

Les Fermanville ont une fille, Marie, qui est d’âge à être mariée et qui est aimée du neveu de Verrier, un brave garçon, Jacques, qui a eu l'illusion de croire que son oncle servirait ses intérêts. Mais, en cela, il s’est fort trompé. Verrier, avec sa préoccupa tion des convenances, a estimé qu’il ne pouvait prêter les mains à cette union. Certains scrupules l’ont pris, en songeant à la dot considérable de Marie, et il ne veut point être accusé d’avoir usé de son influence pour fa voriser son parent. Est-ce délicatesse pure? C’est surtout, de sa part, pré caution d’éviter des réflexions désobligeantes. Toujours est-il qu’avec j l’assentiment de la baronne, prenant la place du père comme il a pris la place du mari, il s’est avisé de s’occu per lui-même de l’établissement de la jeune fille. Un M. de Berthinay a été agréé par Mme de Fermanville et par lui, et Verrier a été mêlé à des négo dations ayant pour but de débarras ser ce prétendant d'une maîtresse qui ne consentait point facilement à re noncer à son amant. Mais cette jolie personne, Thérèse Paul, a quelque peu troublé Verrier. Il se sent un réveil de jeunesse, et, dans une scène qui est charmante, tout en lui faisant de la morale, tout en prenant bien garde d'être aperçu avec elle, il complote une petite esca pade, en son aimable compagnie. Mais de la prudence, au moins : que dirait j l’Institut, en apprenant cette fugue ? — 1 « Ah ! oui, dit Thérèse Paul, avec une | touchante ingénuité, je comprends :...